"Nous avons les mêmes priorités", a souligné le chef de l'État français lors d'une conférence de presse commune, évoquant notamment les efforts consentis par Bucarest pour mettre en oeuvre le PNR, l'échange de données sur les voyageurs aériens en Europe, l'un des piliers de la lutte antiterroriste.
Rappelant le "partenariat stratégique" conclu en 2008 entre Paris et Bucarest, François Hollande, qui effectue en Roumanie la première "visite d'État" d'un président français depuis celle de Jacques Chirac en 1997, a souligné qu'il devait être "renforcé" et "amplifié".
Lui-même et son homologue roumain ont cependant "discuté franchement", a-t-il confié, de la question des travailleurs détachés alors que la Commission européenne planche sur une proposition pour lutter contre le dumping social lié à cette main-d'oeuvre bon marché.
Réclamée énergiquement par l'Allemagne ou la France, cette proposition se heurte à l'opposition des pays de l'ex-bloc communiste, dont la Roumanie.
A ses côtés, le président roumain a assuré que "les défis actuels" de l'UE pourraient être "surmontés" par "une action commune, solidaire et inclusive des 27" avec pour objectif, une Union "plus flexible dans les procédures et plus proche des citoyens".
Le président français est accompagné à Bucarest d'une vingtaine de dirigeants d'entreprises françaises, signe de l'intensité d'une relation économique dont le fer de lance est le constructeur automobile Dacia, une filiale de Renault qui réalise à elle-seule 3% du PIB roumain.
Pour illustrer les liens scientifiques entre les deux pays, il a visité dans la banlieue de la capitale roumaine les installations du laser ELI, au coeur d'un programme de recherche européen destiné à développer les lasers les plus puissants au monde.
Le groupe français Thales est fortement impliqué dans ce programme aux applications multiples, du traitement du cancer à la physique des matériaux, en passant par le retraitement des déchets nucléaires ou l'astrophysique.
"Nous en serions très heureux"-
Puis il a inauguré l'usine d'Airbus Helicopters de Brasov (centre de la Roumanie) qui démontre selon lui une "volonté de coopérer en matière de défense" et de contribuer "à construire une industrie européenne de la défense".
Serge Durand, directeur général de cette filiale du groupe aéronautique européen, a cependant indiqué à l'AFP que les premiers hélicoptères H215 civils et militaires ne devraient en sortir qu'en 2018, "à condition d'avoir rapidement une commande significative".
"C'est sûr que si la Roumanie commençait par acheter l'hélicoptère, nous en serions très heureux", a renchéri le chef de l'État français s'exprimant dans un hangar encore vide.
François Hollande a par ailleurs abordé le dossier brûlant d'Alstom et de la fermeture annoncée du site de Belfort.
"Tout sera fait pour que le site de Belfort soit pérennisé" pour de "nombreuses années", a-t-il assuré. Autre promesse: il se rendra dans les "prochaines semaines" sur le site de Florange, marqué par la fermeture des hauts fourneaux d'ArcelorMittal.
La France, a avancé François Hollande, est susceptible de répondre "à tous les besoins de l'économie roumaine" qu'il s'agisse des nouvelles technologies, des start-up, des énergies nouvelles, de l'environnement ou des transports terrestres, ferroviaires ou aériens.
Quelque 500 entreprises françaises sont déjà présentes dans ce pays, contribuant à l'emploi de quelques 100.000 Roumains, a-t-il ainsi noté.
François Hollande, qui a dit mardi soutenir la demande de "clarification" de Jean-Claude Juncker sur l'embauche de José Manuel Barroso par la banque d'affaires Goldman Sachs, rencontrera également la chancelière allemande Angela Merkel à Élysée jeudi, à la veille du sommet de Bratislava.
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