"Une Renault qui démarre seule": plaignant débouté

Un homme qui accusait Renault de lui avoir vendu une voiture avec un "vice caché" après qu'elle avait "redémarré" alors que sa fille se trouvait toujours à l'intérieur a été débouté vendredi par le tribunal de grande instance de Nanterre.

François Jarrige demandait des dommages et intérêts et le remboursement du véhicule, accidenté le 13 juillet 2015 à La Plagne (Savoie).

Alors qu'il venait de sortir de sa voiture avec la carte-clé en main, M. Jarrige assure avoir vu son Renault Espace V redémarrer avec sa fille de huit ans à l'intérieur. Le véhicule a alors descendu une pente de 18 mètres à faible allure, traversé un parking avant de s'immobiliser sur un talus.

L'enfant, choquée, en est ressortie indemne grâce aux airbags.

Pour M. Jarrige, un "vice caché" a entraîné le redémarrage du véhicule alors que le moteur était éteint.

Mais le tribunal a estimé qu'il n'avait apporté "aucune précision quant à la procédure d'arrêt du moteur qu'il avait effectuée", laissant planer un doute quant à l'arrêt total du véhicule.

Dans une expertise diligentée par Renault contestée par le demandeur, les enquêteurs ont assuré que "le moteur était resté tournant au moment où M. Jarrige avait stationné son véhicule et en était sorti" et que le frein à main n'a donc pu s'enclencher comme il le fait systématiquement quand le moteur s'arrête.

A l'audience, M. Jarrige s'était appuyé sur plusieurs témoignages, notamment de sa femme et de promeneurs. Sa femme avait assuré que "tout d'un coup, sans aucun signe préalable, sans aucun bruit, la voiture s'est remise à rouler en marche avant vers le vide".

Mais ces témoignages "n'apporte aucune explication technique sur les circonstances de ces événements et ne précise pas non plus les conditions dans lesquelles le véhicule a été arrêté", a estimé le tribunal.

Autre preuve présentée par M. Jarrige, le témoignage d'usagers à qui il est arrivé la même mésaventure, mais "l'ensemble de ces témoignages concerne des dysfonctionnements relatifs à des véhicules Renault de modèles différents", précise le tribunal.

Enfin, M. Jarrige avait également présenté quatre lettres du constructeur automobile demandant de ramener le véhicule pour réparer une "anomalie". Le tribunal a jugé qu'aucun de ces courriers "ne concernent le problème allégué d'un redémarrage du moteur".

Le demandeur a donc été condamné à verser 2.000 euros à Renault pour couvrir ses frais de justice.

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