Un gang de "cyber-voleurs" de voitures démantelé dans l'Essonne

Un vaste coup de filet a permis l'interpellation mardi de sept personnes soupçonnées d'avoir volé une centaine de voitures en quelques mois en région parisienne, et d'avoir vendu les pièces détachées jusqu'en Pologne, a-t-on appris mercredi de source policière.

"C'était une usine, ça dépotait tous les jours, une véritable entreprise clandestine avec plusieurs ouvriers, un camion-benne", témoigne une source policière. "Certains pouvaient gagner jusqu'à 6.000 euros pas semaine."

Après une enquête de plusieurs mois, la Sûreté départementale de l'Essonne a interpellé mardi sept hommes âgés de 24 à 50 ans issus de la communauté des gens du voyage, "tous connus des services pour des vols de voitures".

Ils avaient mis sur pied un vaste trafic sophistiqué de vols de voitures, dont il revendait "les pièces détachées en Pologne, et le reste à un ferrailleur du Val-de-Marne".

Lors des perquisitions effectuées mardi dans deux garages illégaux de Baulne et Morangis (Essonne), ainsi qu'aux domiciles des suspects, ont notamment été retrouvées "cinq voitures fraîchement volées, onze pièces détachées ainsi que 6.500 euros en liquide".

Depuis début février, "on a recensé au total une centaine de vols dans le grand ouest de la région parisienne, des Peugeots et des Citroëns, essentiellement des citadines", indique cette source.

"C'est une affaire particulière. Habituellement, on remonte ce type de trafic en posant des balises sur les voitures suspectes. Là, c'était difficile à tracer car elles étaient immédiatement désossées", commente cette source.

Surtout, les vols s'effectuaient sans effraction, grâce à une méthode bien rôdée en amont.

"Ils achetaient sur le Darknet - la face cachée de l'internet - des clefs vierges, un calculateur pour les encoder et l'identifiant d'un garage PSA en Angleterre pour avoir accès aux numéros de série de voitures", explique la source.

"Ils repéraient la voiture, notaient son numéro de série puis allaient consulter les fichiers pour relever le code de la clef. Les voitures étaient volées moins de 24 heures après."

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