Un Brexit dur coûterait 3 milliards à la France (+vidéo)

Un Brexit sans accord se traduirait par des pertes de 3 milliards d'euros pour les exportateurs français de biens l'an prochain, pronostique mardi l'assureur-crédit Euler Hermes dans un communiqué.

Le plus grand perdant au sein de l'Union européenne (UE) serait l'Allemagne, avec 8 milliards d'euros de pertes, suivie des Pays-Bas (4 milliards) et de la Belgique (3 milliards), ex aequo avec la France.

"Si le Brexit n'est pas suivi par la signature d'un nouveau traité commercial entre l'UE et le Royaume-Uni, les exportateurs français devront chercher de nouveaux débouchés", affirme dans l'étude, Ana Boata, économiste en charge de l'Europe, chez Euler Hermes.

Pour évaluer les pertes, l'assureur-crédit s'est basé sur la mise en place de taxes à l'importation de 4 % à 5 %, dans le cadre de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) qui s'appliquerait alors par défaut, et sur une chute de la livre, dont le cours passerait de 1,13 euro actuellement à 0,88 euro fin 2019.

"Les secteurs les plus affectés par un tel scénario seraient l'automobile (378 millions d'euros de pertes d'exportations de biens en 2019), les machines et équipements (324 millions), l'électronique (177 millions), l'aéronautique (160 millions) et les boissons (157 millions)", détaille le communiqué.

En 2017, les exportations françaises vers le Royaume-uni se sont élevées à 31 milliards d'euros, selon une note de la direction générale du Trésor publiée en août.

L'excédent commercial français de 3,5 milliards d'euros avec ce pays était le troisième au monde, après ceux dégagés grâce aux échanges avec Hong Kong (5,5 milliards) et Singapour (4,5 milliards).

"Le commerce de biens entre la France et le Royaume-Uni est caractérisé par des échanges intra-branches" concentrés dans l'automobile, l'aéronautique et la pharmacie, a détaillé le Trésor dans sa note.

La balance commerciale française est structurellement déficitaire: sur les 12 mois allant jusqu'en août, le déficit cumulé s'est élevé à 61,9 milliards d'euros, un peu inférieur au trou de 63,8 milliards accumulé sur la même période de 2017.

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