Uber très prudent pour son entrée en bourse, les chauffeurs en grève (+vidéo)

Echaudé par la déconvenue de son rival Lyft, Uber envisage de faire ses débuts à Wall Street vendredi à un prix beaucoup moins ambitieux qu'espéré, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier.

Le leader de la réservation de voitures avec chauffeur entend faire son baptême boursier dans le milieu de la fourchette de prix de 44 à 50 dollars par action annoncée fin avril, a dit cette source sous couvert d'anonymat.

Le groupe n'exclut pas par ailleurs de démarrer même en dessous de cette fourchette, a ajouté cette source, confirmant des informations du Wall Street Journal.

Au prix unitaire de 47 dollars l'action, le milieu de la fourchette, Uber vaudra un peu plus de 80 milliards de dollars si on prend en compte des éléments financiers tels que les stock-options.

L'entreprise se voulait optimiste en privé il y a encore quelques jours, laissant entendre aux investisseurs qu'elle pourrait même faire son entrée à Wall Street dans une fourchette de prix comprise entre 48 et 55 dollars pour une capitalisation boursière de 90 à 100 milliards de dollars.

Beaucoup de choses peuvent encore changer d'ici jeudi soir, date à laquelle Uber doit annoncer le prix auquel il compte s'introduire à Wall Street, a prévenu mercredi la source.

La première cotation est prévue vendredi.

Même à 80 milliards de dollars, Uber représenterait la plus grosse introduction boursière de l'année à Wall Street et une des plus importantes de l'histoire.

La société californienne est en train de boucler actuellement le traditionnel tour de présentation aux investisseurs précédant une introduction en Bourse.

S'il y a beaucoup de marques d'intérêt, les mésaventures boursières de Lyft, qui a perdu près de 24% de sa valeur en un peu plus d'un mois de cotation, en ont refroidi plus d'un, selon la source.

Uber espère lever environ 8 milliards de dollars lors de cette opération, contre quelque 9 milliards il y a encore deux semaines, a dit cette source.

Les craintes des investisseurs ont rejailli sur la capacité des plateformes de réservation de voitures avec chauffeur à être rentables, d'autant qu'elles rivalisent de promotions pour fidéliser les clients.

Lyft, Uber et Pinterest, qui a récemment fait ses débuts à Wall Street, connaissent une forte croissance mais ont toutes les peines à présenter des modèles économiques viables aux yeux des marchés.

Le baptême boursier d'Uber pourrait être également contrarié par les demandes de chauffeurs de VTC, qui ont manifesté mercredi à New York et dans d'autres villes américaines pour demander une meilleure rémunération.

© 2019AFP