Uber réduit ses pertes et va continuer à investir

Uber a réduit ses pertes trimestrielles et va continuer à dépenser beaucoup d'argent, conséquence de ses ambitions dans la livraison des repas, le partage de vélos et son développement international.

Le groupe de VTC (location de voitures avec chauffeur), qui envisage de faire son entrée en Bourse en 2019, a enregistré une perte nette de 891 millions de dollars au deuxième trimestre, contre 1,1 milliard de dollars à la même période en 2017, selon un courriel envoyé à l'AFP.

La perte est toutefois plus importante comparée au premier trimestre où elle était de 577 millions de dollars. Exprimée en EBITDA (avant intérêts, impôts et amortissements), la perte est de 614 millions pour 773 millions un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires a flambé de 63% à 2,8 milliards de dollars, tandis que les réservations, qui mesurent la demande, se sont envolées de 41% à 12 milliards, des données qui suggèrent que Dara Khosrowshahi, qui a pris les commandes il y a quasiment un an est en train de remettre le groupe sur la bonne voie.

M. Khosrowshahi a promis mercredi qu'Uber allait continuer à investir dans la livraison des repas, les scooters et les vélos partagés, des créneaux de croissance identifiés.

Il continue aussi à miser sur "les marchés à haut potentiel que sont l'Inde et le Moyen-Orient" où il est confronté à des concurrents locaux bien implantés, Ola et Careem.

"Pour la suite nous avons choisi délibérément d'investir dans l'avenir de notre plateforme", assure le PDG, pourtant sous la pression pour améliorer la rentabilité du groupe avant son arrivée à Wall Street au deuxième semestre 2019 pour ce qui s'annonce comme une des plus grosses introductions en Bourse de l'histoire.

Uber investit beaucoup dans son service de livraison de repas Eats, qui est désormais disponible dans de nouvelles villes en Europe, au Moyen-Orient et en Inde. Il a notamment mis la main sur la startup Ando afin de renforcer Eats.

Le groupe est également en train d'étendre son service de partage de vélos en ville depuis le rachat de Jump Bikes, société américaine spécialisée dans les bicyclettes électriques partagées.

Uber fait toutefois face à des obstacles qui pourraient contrarier ses ambitions.

La ville de New York a adopté la semaine dernière un texte qui va interdire pour un an la délivrance de permis d'exercer pour les VTC et leur a imposé un salaire minimum pour leurs chauffeurs, une première.

La division de développement de véhicules autonomes affiche des pertes sans discontinuer et est plongée dans une crise après un accident mortel impliquant ses technologies en mars dans l'Arizona (sud-ouest). Uber a du suspendre ses opérations dans cet Etat.

Le site spécialisé The Information affirme mercredi qu'un actionnaire a demandé à Uber de se séparer de cette division.

© 2018AFP