Uber perd un nouveau recours judiciaire en Grande-Bretagne

Le géant américain de réservation de voitures avec chauffeur Uber a perdu mercredi un nouveau recours en justice contre la reconnaissance du statut d'employé à ses chauffeurs, ont annoncé les avocats des plaignants.

"Aujourd'hui, Uber a perdu son recours devant la Cour d'appel, dans une affaire historique concernant les droits du travail d'environ 45.000 chauffeurs à Londres", a déclaré dans un communiqué la cabinet d'avocats Bates Wells.

"Plus largement, cette décision pourrait toucher plus de 2,8 millions de personnes travaillant dans la +gig economy+", l'"économie des petits boulots", des emplois mal payés et souvent peu qualifiés, a-t-il ajouté.

En novembre 2017, le tribunal du travail de Londres avait décidé que la société Uber devait considérer ses chauffeurs au Royaume-Uni comme des employés, un statut leur donnant droit au salaire horaire minimum et à des congés payés, dans une décision en appel confirmant un jugement rendu en première instance un an plus tôt.

Jusqu'à présent, les chauffeurs Uber sont rémunérés à la course. Ce sont, selon la compagnie, des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail.

Le secrétaire général du syndicat GMB, Tim Roache, a jugé que la décision de mercredi constituait le "parfait cadeau de Noël en avance".

Il a souligné dans un communiqué qu'Uber "ne cesse de faire appel et ne cesse de perdre". "Uber devrait juste accepter le verdict et cesser de chercher des échappatoires qui privent les gens de leurs droits difficilement acquis et de leur salaire durement gagné."

La bataille judiciaire contre Uber avait été initiée par deux anciens chauffeurs, Yaseen Aslam et James Farrar.

"Je suis ravi du jugement d'aujourd'hui mais déçu que ça nous ait pris tant de temps pour obtenir justice", a réagi Yaseen Aslam.

De son côté, James Farrar a estimé que la décision apportera un "énorme soulagement" aux conducteurs "travaillant dans des conditions de plus en plus pénibles, sur un marché dysfonctionnel où les règles ont été violées en toute impunité."

Uber, qui peut encore porter l'affaire devant la Cour suprême, a subi un autre revers mercredi: la mairie de Londres a annoncé que tous les services de VTC devront payer à partir du mois d'avril la "congestion charge", un péage urbain de 11,5 livres (12,7 euros), dont s'acquittent depuis 2003 les automobilistes circulant dans le coeur de Londres, une mesure destinée à lutter contre les embouteillages. Les taxis resteront eux exemptés de cette taxe.

© 2018AFP