Trump sort Daimler -et les autres- d'Iran

L'allemand Daimler, numéro un mondial de la voiture haut de gamme et des camions, a annoncé mardi "cesser jusqu'à nouvel ordre" ses "activités limitées" en Iran en raison des sanctions économiques américaines rétablies fin août dernier. Il n'est pas le seul...

Dans une déclaration transmise à l'AFP, une porte-parole a expliqué que le projet d'expansion de Daimler, qui prévoyait notamment la fabrication et la vente de camions Mercedes dans le cadre d'un partenariat avec des entreprises locales, était également suspendu.

Les Etats-Unis ont rétabli mardi unilatéralement de sévères sanctions économiques contre l'Iran, qui avaient été levées après l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances et dénoncé en mai par Donald Trump.

Les mesures comprennent des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale.

Le président américain Donald Trump a lancé un avertissement aux pays commerçant avec l'Iran.

"Quiconque faisant des affaires avec l'Iran ne fera PAS d'affaires avec les Etats-Unis", a tweeté mardi M. Trump.

En 2016, après la levée de la plupart des sanctions économiques, Daimler avait signé des lettres d'intention avec deux groupes iraniens pour revenir rapidement dans le pays, où il était présent de 1953 à 2010.

Le groupe allemand avait notamment prévu de rétablir la production locale de ses camions Mercedes.

"Nous n'avons pas rétabli la production et la vente de camions Mercedes-Benz", a indiqué le groupe mardi, précisant qu'il en est de même pour la vente de ses voitures. "Il n'y avait, et il n'y a pas de fabrication locale en Iran", a ajouté la porte-parole.

Au-delà des sanctions américaines, Daimler justifie sa décision par une "évolution moins favorable que prévue" de l'économie iranienne et de son marché automobile.

Son compatriote Volkswagen pourrait bientôt l'imiter en raison de sa forte implantation aux Etats-Unis. En 2017, il avait annoncé son intention de recommencer à vendre des voitures en Iran, après 17 ans d'absence.

Les constructeurs français Renault et PSA, qui à eux deux vendent près de la moitié des voitures neuves immatriculées en Iran, ont quant à eux communiqué de façon très différente.

PSA a annoncé début juin qu'il préparait la suspension de ses activités sur ce qui est son principal marché étranger en volume, relativisant toutefois l'ampleur de son retrait, "moins de 1% de son chiffre d'affaires".

Renault a pour sa part assuré ne pas vouloir abandonner ses activités dans ce pays, quitte à "réduire la voilure très fortement". Le 16 juillet, il annonçait une baisse de 10,3% de ses ventes en Iran au premier semestre (61.354 unités).

Le géant pétrolier français Total s'est pour sa part officiellement désengagé de ses projets d'investissements de plusieurs milliards de dollars en Iran, une conséquence directe du rétablissement des sanctions américaines contre ce pays et de l'incapacité de grands groupes européens à s'y soustraire.

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