Tricherie VW: rappels en France "début 2016"

Volkswagen France va commencer à rappeler des véhicules à partir de "début 2016" pour une "correction de logiciel" moteur à la suite du scandale de tricherie aux émissions, selon une lettre à ses clients obtenue jeudi par l'AFP.

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"La confiance de nos clients a été mise à l'épreuve. Notre responsabilité en France, c'est d'être aux côtés de nos clients en mettant tout en oeuvre pour regagner cette confiance", a déclaré Jacques Rivoal, président du directoire de Volkswagen Group France, société qui avait indiqué fin septembre que près d'un million de véhicules étaient concernés dans l'Hexagone.

Dans des lettres envoyées au nom de Volkswagen, mais aussi Seat, Skoda et Audi, les autres marques du géant automobile allemand, les responsables VW France rappellent que l'"entreprise a décidé de réaliser une action de service après-vente sur les moteurs diesel EA189 afin de procéder à une correction de logiciel".

"Nous tenons à vous assurer qu'avec l'aide de notre maison-mère, de notre réseau et de nos équipes, nous mettons en oeuvre toutes les mesures possibles pour réaliser cette action de service après-vente dans les meilleures conditions", selon la même source.

Concrètement, VW France va prendre "contact individuellement" avec ses clients concernés. "Nous vous présenterons prochainement en détail le déroulement de cette action qui commencera début 2016", a promis l'entreprise, en soulignant que cette opération serait gratuite et viserait à "réduire au maximum le temps d'immobilisation de votre véhicule".

Même avant ces opérations, "je souhaite avant tout rassurer nos clients sur le fait que leurs véhicules sont techniquement sûrs et en état de rouler", a précisé M. Rivoal.

L'annonce de cette campagne de rappels s'inscrit dans le contexte de mesures déjà dévoilées par la maison-mère en Allemagne. VW France avait mis en place début octobre un numéro vert, le 0805.805.200, pour répondre à ses clients, ainsi qu'un site internet http://informations.volkswagengroup.fr et ceux-ci restent actifs, selon la lettre aux clients qui a commencé à être envoyée cette semaine, selon l'entreprise.

Volkswagen a avoué fin septembre avoir installé sur le moteur diesel de 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution. Des véhicules de marque VW, Audi, Seat et Skoda sont concernés, ainsi que des véhicules utilitaires.

La France a lancé de son côté le 1er octobre une série de tests qui porteront à terme sur une centaine de véhicules à moteur diesel pour détecter d'éventuelles fraudes aux niveaux de pollution.

Les premières vérifications menées par le gouvernement sur une dizaine de véhicules confirment la "tricherie" à laquelle s'est adonné le constructeur allemand, sans mettre en cause d'autres marques, avait affirmé début novembre la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. La justice française a ouvert début octobre une enquête pour "tromperie aggravée" et VW, dont le siège français a été perquisitionné, est également visé par une enquête administrative de la répression des fraudes (DGCCRF).

A la suite de ce scandale, les immatriculations de la marque Volkswagen ont souffert en France en octobre, avec un repli de 3% par rapport au même mois de 2014 dans un marché stable, alors qu'elles étaient sur une trajectoire de croissance de 6,3% à la fin septembre.

Au niveau du groupe VW dans son ensemble, les livraisons dans l'Hexagone n'ont en revanche été que peu affectées, avec 2,7% de croissance le mois dernier.

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© 2015AFP