Tricherie VW: PSA veut "sortir des amalgames"

Soucieux de "sortir des amalgames" à la suite du scandale Volkswagen, PSA Peugeot Citroën a annoncé lundi un engagement de transparence sur les émissions polluantes de ses véhicules en conditions réelles d'utilisation.

Voir aussi le communiqué PSA sur le sujet

Dans un communiqué accompagnant ses résultats financiers du troisième trimestre, le groupe automobile français a promis de "publier dès que possible, pour ses principaux véhicules, les consommations en usage client, sous le contrôle d'un organisme tiers indépendant".

Le groupe concurrent Volkswagen, numéro un mondial de l'automobile, a reconnu en septembre qu'il avait équipé des millions de véhicules de moteurs diesel d'un logiciel permettant de tromper les tests d'émissions d'oxydes d'azote (NOx).

PSA a répété lundi que ses voitures n'ont "jamais été équipées d'un logiciel" de triche.

Ce scandale, parti des Etats-Unis, a aussi mis en lumière les procédures d'homologation européennes actuelles (NEDC), d'un avis général dépassées et peu représentatives des conditions de fonctionnement des véhicules en utilisation réelle. Et ce, alors que les normes sont de plus en plus sévères et que les résultats des tests d'émissions de CO2 servent à calculer la fiscalité imposée aux véhicules.

De nouvelles normes sont en cours d'adoption au niveau européen, combinant un cycle d'homologation plus représentatif, le WLTP, et des tests en conditions réelles d'utilisation (RDE). Elles devraient entrer en vigueur en 2017.

"Nous voulons sortir des amalgames qui touchent le secteur automobile, en tant que leader du CO2 en Europe, nous estimons que nous sommes les premiers à en souffrir", a fait valoir le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon, lors d'une conférence téléphonique.

PSA revendique des émissions moyennes de 110,3 grammes de CO2 par kilomètre pour les véhicules de sa gamme, le résultat le plus bas en Europe selon lui, et s'affirme bien placé pour atteindre les 95 grammes qui deviendront la norme à l'horizon 2020.

M. de Chatillon a noté "une forme d'attentisme" de la part des acteurs du secteur automobile, à la suite du scandale Volkswagen: "les décodeurs financiers, nos employés, nos clients".

"Nous voulons rassurer, et surtout nous voulons restaurer le thermomètre", a-t-il ajouté.

A la suite du scandale Volkswagen, les valeurs du secteur automobile ont subi des revers. De 16 euros le 17 septembre, la veille du début de l'affaire, le cours de l'action Peugeot à Paris est tombé à 12,8 euros fin septembre avant de se ressaisir et d'évoluer juste sous les 16 euros un mois plus tard.

L'affaire Volkswagen a aussi eu des conséquences réglementaires pour les véhicules diesel: après des décennies d'incitation à opter pour le gazole, le gouvernement français a annoncé à la mi-octobre le resserrement progressif de la fiscalité avec l'essence.

M. de Chatillon a déjà noté une "déformation" des parts respectives des véhicules diesel et essence dans les ventes. "Nous vendons plus d'essence en proportion qu'autrefois (...) cette tendance ces dernières semaines et ces derniers mois, s'est un petit peu accélérée", a-t-il ajouté, sans donner de chiffres précis.

Dès avant le scandale Volkswagen, les Français achetaient de moins en moins de diesels neufs: de 77,3% en 2008, la proportion des voitures au gazole dans les immatriculations est tombée à 58,2% depuis début 2015.

PSA a été le pionnier du diesel en France dès les années 1960. Aujourd'hui, 60,3% de ses voitures vendues en Europe sont équipées de cette motorisation. Mais M. de Chatillon a assuré que "nous avons largement la capacité en moteur essence pour faire face à une évolution" du marché.

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