Tricherie VW: Merkel appelle à ne pas "diaboliser" l'industrie automobile

Le scandale des moteurs truqués chez Volkswagen ne doit pas conduire à "diaboliser" l'ensemble du secteur automobile, car des milliers d'emplois y sont en jeu, a déclaré mercredi la chancelière allemande Angela Merkel devant le Parlement européen.

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"Il s'est passé quelque chose chez Volkswagen qui requiert qu'une enquête urgente soit menée et que toute la transparence soit faite, et l'entreprise s'y attelle", a déclaré la chancelière en réponse à une interpellation de la chef de file des élus écologistes à Strasbourg, Rebecca Harms.

"Mais s'il vous plaît, n'utilisez pas cela pour diaboliser l'ensemble du secteur automobile, et mettre ainsi en danger des milliers et des milliers d'emplois en Europe", a ajouté Mme Merkel, qui s'exprimait au côté du président français François Hollande.

La chancelière répondait à Mme Harms qui l'avait interpellée quelques instants plus tôt sur une supposée bienveillance des autorités allemandes envers l'industrie automobile en matière de réglementation de ce secteur.

Mme Harms, elle-même de nationalité allemande, a dénoncé de la part de Mme Merkel une "protection, sûrement bien intentionnée, des intérêts de l'industrie automobile".

Mais cette protection, à laquelle M. Hollande et son prédecesseur Nicolas Sarkozy ont selon elle également donné leur appui, a eu des "effets pervers", en conduisant à un "scandale industriel incroyable" et "criminel", a-t-elle dénoncé.

Lors d'un débat mardi à Strasbourg, plusieurs eurodéputés - notamment écologistes - avaient déjà critiqué le laxisme des autorités en Europe en matière de respect des normes antipollution des voitures.

Dans ce domaine, "le gouvernement allemand a défendu de manière exagérée les intérêts des groupes automobiles", avait tancé Mme Harms lors d'une conférence de presse, tandis que son collègue belge Philippe Lamberts fustigeait "des liens de consanguinité entre le pouvoir et l'industrie automobile".

Le chef de file des élus conservateurs au Parlement européen, l'Allemand Manfred Weber, avait au contraire appelé à ne pas "monter en épingle cette affaire pour ternir l'image de toute l'industrie automobile et notamment de la technologie du diesel". "Il faut faire la part des choses, il y a des dizaines de milliers d'emplois à la clef. Il ne faut pas traîner dans la boue toute l'industrie européenne", avait-il plaidé.

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