Tricherie VW: Le patron de VW France boude les députés

Le patron en France du groupe Volkswagen, touché par le scandale des moteurs truqués, ne s'est pas rendu à l'audition d'une mission parlementaire qui l'avait convoqué mercredi et dont les responsables ont promis de ne pas en rester là.

Jacques Rivoal, président du directoire de VW France, était invité à se présenter mercredi à 11h30 à l'Assemblée nationale pour répondre aux questions de la "Mission d'information de la conférence des Présidents sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale". Or, une porte-parole de la mission, qui a été lancée dans la foulée du scandale VW, a indiqué à l'AFP que "M. Rivoal ne se présentera(it) pas" devant les députés mercredi.

Contactée, une porte-parole de VW France a confirmé que le dirigeant n'avait pas prévu de s'exprimer devant la représentation nationale, sans plus de commentaire.

La présidente et la rapporteure de la mission, respectivement Sophie Rohfritsch (LR, Bas-Rhin) et Delphine Batho (PS, Deux-Sèvres) "déplorent cette décision de la part du président du directoire du groupe Volkswagen France", selon la porte-parole de leur mission.

De même source, les deux députées "ont décidé d'envoyer une lettre au Président de l'Assemblée nationale pour lui demander de leur conférer des pouvoirs de contrôle sur la base de l'article 145 du règlement de l'Assemblée".

Le 18 janvier, alors que M. Rivoal n'avait pas répondu selon elles à une précédente convocation, Mmes Rohfritsch et Batho avaient évoqué la possibilité de demander au président de l'Assemblée "de conférer à la mission d'information des prérogatives de contrôle sur pièces et sur place analogues à celles dont dispose une commission d'enquête".

Elles avaient jugé l'attitude de VW "incompréhensible car le président du directoire de sa filiale française a donné plusieurs entretiens à la presse au cours du mois de décembre" et dit déplorer "cette défiance à l'égard de la représentation nationale".

Volkswagen a avoué fin septembre avoir installé sur le moteur diesel de 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution. Des véhicules de marque VW, Audi, Seat et Skoda sont concernés, ainsi que des véhicules utilitaires.

Près d'un million de véhicules sont concernés dans l'Hexagone et VW France a promis fin novembre qu'il commencerait à rappeler des véhicules à partir de "début 2016" pour "une action de service après-vente" destinée à corriger ce logiciel.

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