Tricherie VW: le ministre plaide l'ignorance

Le ministre de l'Economie allemand, Sigmar Gabriel, auditionné jeudi par une commission parlementaire sur les émissions polluantes qui doit aussi entendre la chancelière Angela Merkel, a affirmé n'avoir rien su du scandale des moteurs truqués chez Volkswagen avant qu'il n'éclate.

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Le vice-chancelier de Mme Merkel a ainsi assuré devant les membres de cette commission avoir pris connaissance du scandale par un communiqué de presse en septembre 2015, lorsque le scandale a éclaté aux Etats-Unis, rapporte l'agence de presse allemande DPA.

Il a reconnu que, lorsqu'il était ministre de l'Environnement dans le premier gouvernement de coalition de Mme Merkel, entre 2005 et 2009, il était au courant des critiques des défenseurs de l'environnement visant les tests d'émissions polluantes et qui, selon eux, les minoraient.

"Personne à l'époque n'était en mesure de prouver ces soupçons", a-t-il nuancé, selon des propos rapportés par DPA.

Egalement entendu, le chef de la Chancellerie Peter Altmaier, un proche d'Angela Merkel, a lui aussi dit n'avoir pris connaissance du scandale qu'en septembre 2015.

Créée à l'initiative de l'opposition (Verts et gauche radicale die Linke) mais composée aussi de députés de la coalition au pouvoir entre conservateurs (CDU-CSU) et sociaux-démocrates (SPD), la commission a pour mission d'examiner les agissements depuis 2007 du gouvernement allemand, dirigé par Mme Merkel, face aux dépassements par les constructeurs automobiles du seuil autorisé d'émissions polluantes.

Elle doit entendre la chancelière le 8 mars prochain. Le ministre des Transports Alexander Dobrindt ainsi que l'ancien patron du groupe Volkswagen, Martin Winterkorn, débarqué peu après le scandale, doivent également être auditionnés.

En septembre 2015, des révélations des autorités américaines avaient forcé le groupe allemand Volkswagen à avouer la manipulation de 11 millions de ses véhicules diesel dans le monde afin de les faire passer lors des contrôles pour moins polluants qu'ils n'étaient en réalité.

Ce scandale a valu au géant européen de l'automobile sa première perte annuelle depuis plus de 20 ans et l'a contraint à mettre de côté plus de 18 milliards d'euros pour faire face aux nombreuses poursuites et demandes de dédommagement.

Le "dieselgate" a fait tache d'huile dans l'industrie automobile mondiale et mis au jour une pratique répandue chez certains constructeurs, qui permet au système de filtration des émissions polluantes d'être systématiquement désactivé quand la température extérieure descend sous un certain seuil.

© 2016AFP