Tricherie VW: le Japon veut vérifier tous les Diesel

Les autorités japonaises ont annoncé mardi avoir demandé aux constructeurs automobiles de procéder à des vérifications afin de s'assurer que leurs véhicules diesel respectaient bien les normes d'émission réglementaires, après le scandale des moteurs truqués de l'allemand Volkswagen.

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Le ministère des Transports a ordonné à quatre groupes japonais utilisant ce type de technologie - Toyota, Nissan, Mazda et Mitsubishi Motors - ainsi qu'aux fabricants européens concernés de remettre leur rapport d'ici vendredi.

"Nous rassemblons des informations pour comprendre ce qui s'est passé. Au vu des conclusions, nous verrons si notre système actuel d'inspections est suffisant", a expliqué à l'AFP un responsable du ministère.

A l'heure actuelle, les autorités mènent des tests comparables à ce qui se fait aux Etats-Unis, lesquels ont échoué pendant des années à démasquer la supercherie de Volkswagen. Afin d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise à l'avenir, l'agence environnementale américaine (EPA), qui délivre les autorisations de mise en circulation, a promis la semaine dernière "des évaluations et tests additionnels destinés à détecter de possibles logiciels truqueurs".

L'objectif est de mener davantage de tests dans les conditions normales d'utilisation et sur des voitures déjà "en circulation", en opposition aux évaluations conduites en laboratoires sur de nouveaux modèles.

Le Japon envisage lui aussi de renforcer ses contrôles, selon le ministère des Transports. Selon les procédures en vigueur dans le pays, les inspecteurs se contentent de mesurer les émissions d'oxyde d'azote et de particules sur des véhicules installés sur un support, qui accélèrent et décélèrent à des intervalles prédéterminés, relatait lundi le quotidien Nikkei.

Le gouvernement cherche à combler les lacunes mises en lumière par l'affaire Volkswagen, qui a reconnu avoir équipé quelque 11 millions de voitures dans le monde d'un logiciel destiné à fausser les résultats des tests antipollution.

Volkswagen, première marque étrangère dans l'archipel en 2014, n'y commercialise pas pour l'heure de modèle diesel, même si quelque 230 véhicules ont été importés à titre privé et pourraient faire l'objet d'un rappel. Le groupe projetait d'en vendre à compter de 2016 mais pourrait revoir ses plans au vu des récentes révélations.

Comparé aux standards européens, les voitures diesel sont peu répandues au Japon: environ 2% du parc automobile. Le pays a mis l'accent via son champion Toyota sur les véhicules hybrides, alliant essence et électricité, explique Yoshiaki Kawano, analyste du cabinet IHS basé à Tokyo.

Le marché du diesel est cependant en expansion ces dernières années, note-t-il, sous l'impulsion du constructeur nippon Mazda qui a développé la technologie Skyactiv se voulant garante de moteurs à faibles émissions. Du côté des groupes étrangers, c'est l'allemand BMW qui est le plus présent dans ce domaine au Japon.

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© 2015AFP