Tricherie Mitsubishi : ventes de neuf véhicules suspendues

Le constructeur d'automobiles japonais Mitsubishi Motors a annoncé mardi la suspension temporaire des ventes au Japon de neuf modèles de véhicules, dont les spécifications figurant sur les catalogues ne correspondent pas à la réalité, selon les conclusions d'une enquête du gouvernement.

Les chiffres affichés de consommation de carburant de ces modèles sont meilleurs que ceux réellement mesurés, a indiqué le ministère des Transports qui a constaté dans certains cas un décalage de 8,8% (4,2% en moyenne).

Mitsubishi Motors va désormais retirer les véhicules concernés du marché afin de corriger les données. "Le processus pourrait durer de deux à trois semaines", a précisé le quotidien économique Nikkei.

Le groupe a par ailleurs décidé d'indemniser les acheteurs floués, comme il l'a déjà fait pour les possesseurs de véhicules de petit gabarit dont les performances énergétiques avaient sciemment été embellies.

Pour faire face aux frais occasionnés, il va enregistrer une charge exceptionnelle de 7 milliards de yens (quelque 60 millions d'euros), mais il ne modifie pas ses prévisions financières à ce stade.

La firme avait, le 20 avril, admis des manipulations de données sur quatre modèles de mini-voitures, dont deux construits pour son partenaire Nissan. Elle a ensuite reconnu avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans sur plusieurs autres véhicules, d'où cette enquête du gouvernement.

C'est un nouveau coup dur pour Mitsubishi Motors, qui avait déjà dû suspendre la commercialisation des mini-voitures affectées dans la foulée des révélations, ce qui s'était traduit par une chute de ses ventes d'automobiles de petite cylindrée de près de moitié en avril, puis de 75% en mai, et de 98% en juin. Il a repris la production début juillet.

Du fait de cette délicate épreuve, le constructeur japonais devrait accuser au cours de l'exercice 2016-2017 sa première perte financière en huit ans. Il a cependant reçu en mai le soutien inattendu de Nissan, qui va injecter d'ici à la fin de l'année des fonds pour prendre 34% de son capital.

Le PDG du partenaire de Renault, Carlos Ghosn, a cependant prévenu que cet accord pourrait être remis en cause en cas de découvertes de nouvelles irrégularités.

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