Tricherie Mitsubishi : reprise des ventes de mini-voitures

Le constructeur d'automobiles japonais Mitsubishi Motors a annoncé mardi la prochaine reprise des ventes de quatre modèles de mini-voitures, dont deux fabriqués pour son compatriote Nissan, qu'il avait décidé de suspendre après la révélation de manipulations de données.

"Le groupe a l'intention de reprendre la production début juillet", a déclaré une porte-parole à l'AFP, rapportant des propos du PDG Osamu Masuko.

Mitsubishi Motors avait, le 20 avril, avoué avoir falsifié les données de consommation de carburant relatives à ces quatre modèles. Il avait dans la foulée stoppé les prises de commandes des automobiles concernées, vendues uniquement au Japon, ce qui s'était traduit par une chute de ses ventes de mini-véhicules de près de moitié en avril, puis de 75% en mai. Idem pour celles de Nissan, dont le français Renault est le premier actionnaire.

Selon les résultats d'une enquête menée par les autorités japonaises, cités dans la presse mardi, le constructeur a embelli les performances énergétiques de 11% en moyenne. Le ministère des Transports, jugeant ces niveaux acceptables et ne présentant pas de risque pour la sécurité des automobilistes, a de ce fait décidé de ne pas retirer à Mitsubishi Motors son autorisation de mise sur le marché pour ces véhicules.

Mitsubishi Motors a également reconnu avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans sur plusieurs autres véhicules.

Déjà secoué par un vaste scandale il y a une douzaine d'années, Mitsubishi Motors est affaibli par cette épreuve délicate, mais le groupe a reçu le soutien inattendu de son compatriote et partenaire Nissan, qui va injecter des fonds pour prendre 34% de son capital.

Le constructeur a fait état vendredi d'une charge exceptionnelle d'au moins 50 milliards de yens (420 millions d'euros) pour dédommager l'ensemble des acheteurs floués. Il va notamment indemniser les propriétaires des véhicules de petites cylindrées à hauteur de 100.000 yens chacun (833 euros).

Il doit annoncer mercredi ses prévisions financières pour l'exercice débuté en avril 2016, qu'il n'a pu publier plus tôt en raison du scandale. Selon plusieurs médias, il s'attend à enregistrer une perte nette pour la première fois en huit ans.

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