Tricherie Mitsubishi : perte massive au 1er trimestre

Le constructeur automobile japonais Mitsubishi Motors, pris dans un scandale de fraude révélé en avril, a annoncé mercredi une perte de plus d'un milliard d'euros au premier trimestre de 2016/17.

En juin, le groupe avait déjà averti qu'il s'attendait pour la première fois en huit ans à afficher une perte sur l'ensemble de l'exercice allant d'avril 2016 à mars 2017. Il l'avait estimée à 145 milliards de yens (1,23 milliard d'euros au cours actuel), après avoir mesuré les répercussions du scandale qui avait fait éclater au grand jour des manipulations de données destinées à embellir les performances énergétiques de plusieurs modèles.

Il a maintenu mercredi cette prévision, sur des ventes de 1.910 milliards de yens et un bénéfice d'exploitation réduit à 25 milliards de yens (-81,9%).

Sur le seul premier trimestre (avril-juin), Mitsubishi Motors a accusé une perte nette de 129,7 milliards de yens, soit 1,1 milliard d'euros, contre un bénéfice de près de 24 milliards un an plus tôt.

La performance des activités de production du groupe mesurée par le bénéfice d'exploitation a chuté de 75% en un an, à 4,6 milliards de yens. Le groupe admet que la raison en est "l'impact négatif sur la production et les ventes de l'affaire des violations commises dans les tests d'économie de carburant au Japon et la hausse du coût des tests de qualité".

Le bénéfice net, lui, a été affecté à hauteur de 125,9 milliards de yens par une perte exceptionnelle liée à l'affaire, précise le constructeur.

Les ventes mondiales en nombre d'unités ont plongé de 16% au premier trimestre, à 221.000 véhicules.

Au Japon, la chute est même de 43% à 10.000 unités. En Amérique du Nord, elle s'est limitée à 5%, avec 37.000 véhicules vendus.

En Europe, y compris la Russie dont l'économie stagne, le recul a été de 15% à 47.000 unités. Pour l'Asie, il est de 8% à 71.000 véhicules et de 26% à 56.000 unités dans le reste du monde.

Déjà secoué par un vaste scandale il y a une douzaine d'années, le constructeur japonais est affaibli par cette épreuve délicate mais il a reçu en mai le soutien inattendu de Nissan, qui va injecter des fonds pour prendre 34% de son capital.

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