Tricherie Mitsubishi : locaux perquisitionnés

Les locaux du constructeur d'automobiles japonais Mitsubishi Motors ont été perquisitionnés vendredi matin par des fonctionnaires du ministère nippon des Transports qui enquête sur les falsifications de spécifications d'une partie des véhicules du groupe, a-t-on appris auprès du groupe.

"Des fonctionnaires du ministère des Transports sont venus ce matin à 09H00 (0H00 GMT) au siège à Tokyo ainsi que sur un site du groupe dans la préfecture d'Aichi (centre)", a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'entreprise.

"Nous pensons que cela a un lien avec les informations données en début de semaine sur les spécifications techniques des véhicules", a-t-elle précisé.

Mitsubishi Motors a annoncé mardi la suspension temporaire des ventes au Japon de modèles de véhicules dont les spécifications figurant sur les catalogues ne correspondent pas à la réalité mesurée par les autorités.

Le ministère des Transports a effectué des contrôles sur neuf modèles de véhicules pour mettre en lumière sur huit d'entre eux les écarts de performances que Mitsubishi Motors n'avait pas publiés bien qu'ayant reconnu il y a plusieurs mois avoir effectué ses tests de façon inappropriée.

Les autorités cherchent à expliquer cette attitude.

"Nous allons pleinement coopérer avec les enquêteurs", a assuré la porte-parole.

La firme avait, le 20 avril, admis des manipulations de données sur quatre modèles de mini-voitures, dont deux construits pour son partenaire Nissan. Elle a ensuite avoué avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans sur plusieurs autres véhicules, d'où cette enquête du gouvernement.

Du fait de cette délicate épreuve, le constructeur japonais devrait accuser au cours de l'exercice 2016-2017 sa première perte financière en huit ans. Il a cependant reçu en mai le soutien inattendu de Nissan, qui va injecter d'ici à la fin de l'année des fonds pour prendre 34% de son capital.

Le PDG du partenaire de Renault, Carlos Ghosn, a cependant prévenu que cet accord pourrait être remis en cause en cas de découvertes de nouvelles irrégularités.

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