Toyota va prendre près de 5% de Suzuki

Les constructeurs automobiles japonais Toyota et Suzuki ont annoncé mercredi un accord de participations croisées qui verra le premier prendre près de 5% du second, pour renforcer leur partenariat technologique déjà existant, en l'étendant notamment au développement de véhicules autonomes.

Toyota va acquérir 4,94% du capital de Suzuki pour 96 milliards de yens (819 millions d'euros), tandis que Suzuki va acheter des titres Toyota pour 48 milliards de yens, soit à peine 0,2% du capital du numéro un nippon de l'automobile.

Ce rapprochement, qui nécessite encore l'approbation des autorités réglementaires, a pour but "d'établir et de promouvoir un partenariat de long terme entre les deux sociétés", pour collaborer dans de nouveaux domaines, incluant celui de la conduite autonome, selon un communiqué des deux groupes.

Le marché automobile connaît actuellement des mutations d'une ampleur sans précédent, en raison des enjeux environnementaux, des nouveaux modes de mobilité et de l'arrivée massive des nouvelles technologies, obligeant les acteurs du secteur à s'unir pour faire face à des investissements colossaux.

"La concurrence s'annonce féroce", avait rappelé début août Moritaka Yoshida, un président non-exécutif de Toyota lors des résultats du groupe au premier trimestre de son exercice 2019/2020.

Toyota et Suzuki sont déjà partenaires technologiques depuis 2017, et depuis l'an dernier ils se sont associés sur le plan commercial en Inde, où Suzuki est solidement implanté.

Suzuki recherchait un coéquipier solide depuis que son alliance stratégique avec l'allemand Volskwagen avait tourné court, au bout de seulement deux ans d'existence (2009-2011) suivis de quatre longues années de procédures pour récupérer ses parts.

Toyota est actuellement le troisième constructeur mondial en termes de véhicules vendus (10,59 millions d'unités en 2018, en comptant aussi ses marques Lexus, Daihatsu et les camions Hino), juste derrière l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors et Volkswagen.

Suzuki a quant à lui livré 3,2 millions de véhicules dans le monde sur son dernier exercice annuel décalé (2017/2018), dont la moitié environ sont des deux-roues.

Le moment de la transaction est opportun pour Toyota, car la valeur du titre Suzuki, qui a clôturé mercredi à 4.085 yens, a nettement baissé ces derniers mois - il évoluait encore au-delà de 5.100 yens début juillet.

A l'instar de Suzuki, dont la taille critique est suffisante au niveau mondial pour faire face seul aux immenses défis actuels de l'industrie automobile, d'autres constructeurs nippons ont déjà fait alliance avec Toyota ces dernières années.

En 2017 Toyota avait ainsi pris 5% de Mazda, avec lequel il s'est également engagé dans une coopération industrielle et technologique.

Le mastodonte japonais de l'automobile est aussi le premier actionnaire d'un autre de ses compatriotes, Subaru, dont il détenait près de 17% du capital au 31 mars dernier, à la clôture de l'exercice écoulé 2018/2019.

etb/nas

© 2019AFP