Toyota, en quête de réduction des coûts, inaugure un nouveau modèle de production

Le géant japonais de l'automobile Toyota a annoncé jeudi une nouvelle stratégie de mise en commun de plateformes et composants, avec l'objectif de réduire les coûts de développement d'au moins 20%.

Tokyo, 26 mars 2015 (AFP) - Le groupe prévoit de lancer dès cette année la première plateforme (châssis et principaux équipements) régie par cette approche baptisée Toyota New Global Architecture (TNGA), pour la fabrication d'un véhicule de gabarit moyen.

En 2020, la moitié des voitures Toyota vendues dans le monde devraient être dotées de plateformes de ce type, alors qu'il existe actuellement 13 "philosophies" de conception différentes en fonction du modèle.

"Devant les changements soudains et drastiques de l'environnement, nous ne pouvons plus penser et faire des affaires de manière conventionnelle. Nous sommes à la croisée des chemins et c'est le moment de construire un nouveau modèle", a expliqué le PDG de Toyota, Akio Toyoda, cité dans un communiqué.

Le fabricant de la citadine Yaris et de la voiture hybride Prius s'apprête également à introduire de nouveaux groupes motopropulseurs (motorisation et transmission).

Son rival allemand Volkswagen a inauguré en 2012 un système similaire, nommé MQB, amorçant un mouvement général de l'industrie automobile, avec le danger toutefois de voir se multiplier le nombre de rappels, une pièce défectueuse se retrouvant dès lors dans un plus grand nombre de véhicules.

Déjà très rentable, Toyota entend renforcer encore sa "compétitivité", même si cela va se traduire dans un premier temps par "des investissements accrus".

Dans la même optique, la firme de la région de Nagoya (centre du Japon) avait décidé en 2013 de "faire une pause" de trois ans dans la construction de nouvelles usines. Elle en a profité pour "accroître significativement" le taux d'utilisation de ses lignes de production existantes, de 70% en 2009 à plus de 90% aujourd'hui, et mettre en oeuvre des mesures de simplification.

Grâce à cette série d'initiatives, Toyota espère diminuer considérablement (de l'ordre de 40% par rapport à 2008) l'investissement requis pour démarrer une nouvelle usine - la presse nippone a évoqué cette semaine un projet de site au Mexique -, et tenter de préserver son titre de numéro un mondial que Volkswagen convoite. Les deux constructeurs ont franchi en 2014 la barre des 10 millions de véhicules écoulés en un an, pour la première fois de l'histoire du secteur. En 2015, Toyota table sur 10,15 millions (-1%), un total que le mastodonte allemand a de fortes chances de dépasser.

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© 2015 AFP