Toyota : bénéfice en recul de 17,9% en début d'exercice

Le géant automobile japonais Toyota a légèrement relevé jeudi certaines de ses prévisions pour l'exercice 2022/23, mais s'attend encore à de nombreux vents contraires après un premier trimestre plombé par les perturbations des chaînes d'approvisionnement.

L'ensemble du secteur automobile est confronté à la pénurie mondiale de semi-conducteurs et aux difficultés logistiques liées à la pandémie, auxquelles s'ajoutent des coûts accrus notamment dus à la flambée des prix des matériaux.

Entre avril et juin, la production de Toyota a en particulier souffert des confinements à Shanghaï et d'inondations en Afrique du Sud. Et les effets de change positifs dus à la faiblesse du yen n'ont pas compensé la baisse des ventes et le coût accru des matières premières, a expliqué Toyota dans un communiqué.

Le numéro un mondial de l'automobile en 2020 et 2021 (en nombre de véhicules vendus) a donc vu son bénéfice net chuter de 17,9% sur un an au premier trimestre, à 736,8 milliards de yens (5,4 milliards d'euros).

Et son bénéfice opérationnel s'est effondré de 42% à 578,6 milliards de yens, malgré des ventes en hausse de 7% à 8.491,1 milliards de yens.

 

Prévisions toujours prudentes 

"L'impact de la pénurie de semi-conducteurs et celui des confinements à Shanghai ont continué à peser au premier trimestre, et les principaux constructeurs n'ont pas réussi à rehausser suffisamment leur production" pour faire face à la demande, a commenté Satoru Takada, analyste spécialisé dans l'automobile de la firme TIW, interrogé par l'AFP en amont des résultats.

Nissan, allié du français Renault, avait lui aussi publié fin juillet des bénéfices en fort recul sur un an, tout en maintenant ses prévisions annuelles.

Malgré ses prévisions relevées à la marge, Toyota, qui avait surpris le marché en annonçant en mai dernier des objectifs extrêmement prudents malgré des résultats record en 2021/22, prévoit encore de nombreux obstacles pour son exercice 2022/23 qui se terminera fin mars prochain.

Ses prévisions annuelles sont ainsi désormais calculées sur la base d'un taux de change d'un dollar pour 130 yens et d'un euro pour 140 yens, contre, respectivement, 115 et 130 yens précédemment.

Le constructeur dit s'attendre désormais à un bénéfice net annuel de 2.360 milliards de yens (17,4 milliards d'euros), contre une prévision précédente de 2.260 milliards de yens, ce qui représenterait cependant un recul de 17,2% sur un an.

Il table sur des ventes à hauteur de 34.500 milliards de yens contre 33.000 milliards de yens précédemment, ce qui représenterait une hausse de 9,9% sur un an.

Ses prévisions de bénéfice opérationnel sont inchangées à 2.400 milliards de yens (17,6 milliards d'euros, -19,9% sur un an).

 

"Reprise en V" 

La situation devrait cependant s'améliorer à partir du deuxième trimestre selon M. Takada, pour qui "la qualité des ventes et le yen bon marché" seront suffisamment significatifs pour amortir les facteurs négatifs que sont le coût des matières premières et les difficultés de production.

"Tous ceux qui ont parlé avec (Toyota) savent qu'il connaîtra au deuxième trimestre une reprise en V et une révision à la hausse de ses prévisions annuelles", a de son côté commenté SC Capital dans une note publiée sur la plateforme Smartkarma.

En volume, le constructeur compte toujours vendre 10,7 millions de véhicules (en incluant ses filiales Daihatsu et Hino) d'ici fin mars prochain, soit 300.000 de plus qu'en 2021/22.

Et il table encore sur la production de 9,7 millions de véhicules Toyota et Lexus sur l'ensemble de l'exercice, contre 8,5 millions d'unités en 2021/22.

Peu rassurés par les prévisions de Toyota, les investisseurs le sanctionnaient à la Bourse de Tokyo, où son titre a terminé en recul de 3% après l'annonce de ses résultats.

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