"Tu te rends compte que si t'as pas la ceinture, t'es mort", lance Ewan. L'adolescent vient de participer à la simulation organisée au lycée Henri-Becquerel de Nangis, petite ville rurale en pleine Brie, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris.
L'expérience, saisissante, est là pour faire prendre conscience des risques. "Souvent, les paroles ne suffisent pas. Les ateliers, ça nous permet vraiment de nous rendre compte du danger", reconnaît Ewan, 17 ans.
Selon la Sécurité routière, en 2023, parmi les enfants de 0 à 13 ans tués dans un accident de la route, 1 sur 5 n'était pas attaché. Chez les 14-17 ans, ce chiffre grimpe à 2 sur 5.
D'où l'importance de mener des opérations de prévention sur le port de la ceinture à destination des enfants et adolescents, comme celle menée à Nangis à quelques jours de la Journée mondiale des parents, dimanche 1er juin.
"On veut rendre concret ce qu'on leur dit de manière théorique", déclare à l'AFP Laurent Delrue, proviseur du lycée.
Ce dernier insiste sur l'importance de sensibiliser les jeunes au port de la ceinture dans les cars scolaires, "parce qu'on est dans un milieu rural et que la plupart des élèves les empruntent".
Relais auprès des familles
Voiture tonneau, démonstration chorégraphique, parcours avec des lunettes reflétant l'alcoolémie, quiz sur les dangers de la route, simulateur de choc... La cour de récréation a été transformée en un vaste espace de sensibilisation animé par des entreprises, des influenceurs ou encore la police municipale.
Chaque atelier est conçu de manière ludique et pédagogique pour que les élèves se rendent compte par eux-mêmes des dangers de la route.
L'objectif est que le port de la ceinture ne soit pas seulement une obligation, mais qu'il devienne un réflexe. "Il faut que ces messages soient répétés, et que ce soit un choix, pas une contrainte", explique Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière, qui participe à la journée.
La responsable gouvernementale souhaite faire comprendre aux élèves "à quel point la ceinture peut sauver des vies et cela, peu importe l'âge". Et elle espère qu'ils "deviendront des relais auprès de leurs familles, et des prescripteurs pour leurs parents".
Après avoir suivi l'atelier "test choc frontal", qui permet de ressentir l'effet d'une collision à faible vitesse, Raphaël, 12 ans, confie, un peu impressionné, avoir pris "conscience des dangers si on n'a pas la ceinture".
L'animateur, Daniel Sigic, explique aux jeunes comment bien s'attacher. "Il ne faut pas porter de blouson, la ceinture doit être bien plaquée contre le corps...", égrène-t-il.
"On essaie de les captiver pour qu'ils participent", poursuit-il. "Le but, ce n'est pas seulement de sortir des chiffres au hasard" sur le risque de mortalité en cas d'accident, "mais de leur faire vivre ce qu'on leur explique", explique-t-il.
L'importance du port de la ceinture est rappelée en continu aux élèves, aussi bien lors des ateliers que sur les affiches placardées aux quatre coins de l'établissement. Elles montrent un ours en peluche droit sur son siège avec ce slogan: "En car, en voiture, à vélo: tout le monde s'attache".