Thyssenkrupp : perte trimestrielle et fin d'année compliquée

L'industriel allemand Thyssenkrupp a essuyé une perte nette de 86 millions d'euros au deuxième trimestre de son exercice décalé 2018/2019, et se prépare pour une lourde restructuration et une probable amende anticartel.

Cette plongée dans le rouge entre janvier et mars, alors que le conglomérat avait dégagé un bénéfice net de 250 millions d'euros à la même période l'an dernier, est liée à une performance moins solide ainsi qu'à des éléments exceptionnels.

Côté opérationnel, le résultat a chuté de 66% sur la période à 145 millions d'euros, pénalisé par le ralentissement économique mondial, le renchérissement des matériaux et la baisse des prix de vente, tandis que la sécheresse sur le Rhin, les difficultés du secteur automobile et l'augmentation des salaires ont pesé sur la branche sidérurgique.

Les ventes ont en revanche légèrement progressé, grignotant 2% à 10,6 milliards d'euros, principalement stimulées par la division Ascenseurs aux Etats-Unis et en Europe, tandis que les prises de commandes ont grappillé 1% à 10,3 milliards d'euros.

Mais le groupe de Essen a aussi grevé ses comptes en augmentant de plus de 100 millions d'euros sa provision pour risques, déjà inscrite au bilan 2017/2018, dans le cadre d'une enquête allemande anticartel pour entente sur les prix de l'acier plat.

Pour l'ensemble de l'exercice, Thyssenkrupp table toujours sur une perte nette et un résultat opérationnel ajusté compris entre 1,1 et 1,2 milliard d'euros, comme annoncé vendredi lorsque le groupe a bouleversé sa stratégie.

L'aciériste, qui fabrique aussi bien des sous-marins que des ascenseurs ou des matériaux de construction, a renoncé à créer une coentreprise dans l'acier avec l'indien Tata, anticipant un verdict négatif des autorités européennes de la concurrence.

Du même coup, il a abandonné son projet de scission en deux entités, mais compte mettre en Bourse sa très rentable activité Ascenseurs, valorisée autour de 14 milliards d'euros par les analystes, et adopter une structure de holding.

Le groupe entend par ailleurs supprimer 6.000 emplois dans le monde, dont 4.000 en Allemagne.

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