ThyssenKrupp : bon 2ème trimestre et belle perspective annuelle

L'industriel allemand ThyssenKrupp a relevé ses objectifs financiers mardi, grâce à des bénéfices hors éléments exceptionnels meilleurs que prévu au deuxième trimestre, même s'ils ont été lestés par la vente du fabricant d'alliages VDM.

"Nos mesures pour améliorer l'efficience fonctionnent et nous avançons dans la restructuration du groupe. La nouvelle amélioration des bénéfices reflète notre attention plus poussée sur la performance", s'est réjoui le patron du conglomérat, Heinrich Hiesinger, cité dans un communiqué.

Les nouveaux fruits récoltés par le groupe grâce à sa restructuration lui valaient un plébiscite à la Bourse de Francfort. A 09H56 GMT, son action bondissait de 3,20% à 25,66 euros, dominant l'indice vedette Dax où touts les autres pensionnaires étaient largement dans le rouge.

Le relèvement des prévisions "était largement anticipé par le marché", mais soutient la théorie "d'une amélioration séquentielle au deuxième semestre", a estimé Bastian Synagowitz, un analyste de Deutsche Bank.

Le conglomérat industriel s'attend désormais à un bénéfice d'exploitation compris entre 1,6 et 1,7 milliard d'euros pour son exercice décalé 2014/2015, contre "au moins 1,5 milliard" prévu jusqu'ici.

ThyssenKrupp réduit la voilure de son activité de sidérurgie pour échapper à la fluctuation des prix de l'acier, et se concentre davantage sur ses autres activités - ascenseurs et pièces automobiles, entre autres - en cherchant à réduire ses coûts.

Cette restructuration démontre sa pertinence depuis quelques temps. Le relèvement des objectifs financiers intervient après que le groupe est repassé dans le vert lors de l'exercice 2013/2014, après deux années de lourdes pertes.

Sur le seul deuxième trimestre de cet exercice, l'Ebit, hors éléments exceptionnels, a grimpé de 32% sur un an, à 405 millions d'euros. Une performance meilleure que les 380 millions d'euros escomptés par les analystes interrogés par Bloomberg News.

Des éléments exceptionnels ont toutefois pesé au cours du dernier trimestre écoulé. Le groupe a ainsi vu son bénéfice net s'effondrer de 82%, à 48 millions d'euros, à cause d'une charge d'environ 100 millions d'euros liée à la vente du fabricant d'alliages VDM au fonds d'investissement Lindsay Goldberg, annoncée en avril.

Cette activité avait été un temps cédée au finlandais Outokumpu avant d'être reprise par le conglomérat industriel allemand à la demande de Bruxelles.

Le chiffre d'affaires trimestriel de ThyssenKrupp a grimpé de 7% sur un an, à presque 11 milliards d'euros. Une performance là aussi supérieure aux attentes des analystes.

Le groupe a notamment été emmené par ses ascenseurs lors du dernier trimestre, dont la division dégage un bénéfice d'exploitation (Ebit) ajusté en hausse de 17,5% sur un an, à 168 millions d'euros. Les activités sidérurgiques du groupe en Europe ont vu leur rentabilité (Ebit ajusté) progresser d'environ deux tiers sur un an, et les pertes se sont légèrement réduites du côté de la division américaine.

Les résultats de ThyssenKrupp contrastent avec ceux de son principal concurrent, le sidérurgiste ArcelorMittal. Le géant mondial de l'acier a revu ses objectifs financiers à la baisse la semaine dernière, pour s'adapter à la chute des prix du minerai de fer et au renforcement du dollar.

rfo/esp/mcj

© 2015AFP