Tavares refuse la "guérilla" des volumes avec Renault

Le patron de PSA Carlos Tavares a dit jeudi refuser la "guérilla" des volumes et insisté sur la rentabilité, alors que son groupe pourrait se faire doubler en 2016 par son rival Renault en nombre de véhicules vendus.

"Je ne serai pas hypocrite au point de vous dire que je ne préfèrerais pas avoir plus de volumes que moins de volumes, mais je ne vais certainement pas me laisser embarquer dans cette guérilla", a affirmé M. Tavares lors d'un point-presse à l'issue d'un déplacement en Iran.

PSA, longtemps premier groupe automobile français avec ses marques Peugeot, Citroën et DS, est en train de se faire rattraper par Renault (dont Dacia) au classement des immatriculations dans l'Hexagone.

Sur les neuf premiers mois de l'année, PSA a immatriculé près de 520.000 voitures particulières neuves en France, une progression de seulement 2,6% dans un marché en croissance moyenne de 6,3%, selon les dernières statistiques du Comité français des constructeurs d'automobiles (CCFA).

Parallèlement, Renault en a immatriculé presque 485.000, mais sa progression sur neuf mois est de 9,2%, et il a doublé son rival sur les ventes de septembre.

L'on assiste au même phénomène au niveau européen, où le marché du neuf a progressé de 8,1% sur huit mois.

PSA, à 998.500 unités, s'est contenté de +3,7%, bien en deçà de Renault qui s'est envolé de 12,2%, et lui mord les jarrets avec quasiment 991.000 voitures neuves mises sur les routes.

Et le groupe au losange, qui bénéficie en ce moment du renouvellement d'une grande partie de sa gamme, a doublé son concurrent français de 3.500 unités en septembre, lui ravissant la seconde place européenne derrière Volkswagen.

Au niveau mondial, Renault a annoncé avoir vendu 1,57 million de véhicules au premier semestre (+13,4%), contre 1,54 million chez PSA (-0,2%). Tous deux ont revendiqué des rentabilités "record" et dégagé plus d'un milliard d'euros de bénéfice net sur la période.

M. Tavares, qui a justement fait du retour à la rentabilité l'une de ses priorités, en refusant notamment de brader les produits, a assuré qu'il envisageait "sereinement" cette descente au classement.

"Mon sujet, c'est que mon entreprise soit en bonne santé économique, rentable, qu'elle génère du +free cash flow+ (flux de trésorerie, NDLR) que j'utilise pour investir dans les technologies, les nouveaux marchés et le plan de l'entreprise", a-t-il insisté.

"S'embarquer dans une course aux volumes serait à mon avis très destructeur", a encore dit le chef d'entreprise.

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