Takata: prévisions optimistes malgré un avenir incertain

Le spécialiste japonais des coussins et ceintures de sécurité Takata a estimé vendredi qu'il finirait l'exercice 2015-2016 dans le vert malgré le scandale d'airbags qui fait fuir ses clients et menace son avenir.

Le groupe a certes terminé le premier semestre d'avril à septembre avec une perte nette de 5,57 milliards de yens (41,5 millions d'euros), mais c'est six fois moins qu'un an plus tôt.

Il a pourtant pris en compte l'enregistrement de charges exceptionnelles totales de 18,1 milliards de yens à cause des rappels d'airbags et d'une amende reçue aux Etats-Unis en raison du camouflage de défauts des gonfleurs de ces produits. Un an plus tôt, il avait dû comptabiliser 49 milliards de frais exceptionnels.

Au premier semestre, même si l'image de marque de Takata a sérieusement pâti de cette affaire d'airbags viciés susceptibles d'exploser (et de blesser ou même tuer des passagers), son chiffre d'affaires s'est élevé de 19% à 359,35 milliards de yens et son gain d'exploitation de 33%, grâce notamment à la bonne tenue du marché américain de l'automobile.

Pour l'ensemble de l'exercice, l'équipementier table désormais sur un gain net de 5 milliards de yens (contre une perte nette l'an passé), et un bénéfice d'exploitation en hausse de 21% sur un an à 40 milliards de yens, sur des revenus espérés en progression de 12% à 720 milliards de yens.

L'impact de l'annonce de l'abandon des gonfleurs d'airbag Takata par son premier client, Honda, et d'autres constructeurs nippons (Mitsubishi Motors, Mazda, Subaru) est considéré par le groupe comme minime pour l'année budgétaire en cours.

Les investisseurs à la Bourse de Tokyo, eux, se demandent pourtant comment Takata, une entreprise octogénaire qui emploie quelque 49.000 salariés à travers le monde, pourrait sortir indemne de cette affaire.

L'action Takata a perdu 39,26% en trois séances, après l'annonce de l'amende aux Etats-Unis et la preuve que le groupe avait menti sur son niveau de connaissance des défauts de ses gonfleurs d'airbags.

Cependant, vendredi, une partie des acteurs du marché ont visiblement interprété de façon positive des déclarations du PDG de Toyota laissant entendre qu'il ne renoncerait peut-être pas complètement aux produits Takata, hormis ceux présentant un problème certain, à savoir les gonfleurs au nitrate d'ammonium.

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© 2015AFP