Suzuki et Mazda ont aussi falsifié les contrôles de pollution

Un mois après Nissan, les constructeurs japonais Suzuki, Mazda et Yamaha Motor ont reconnu avoir falsifié les tests de contrôle de pollution de certains véhicules, a annoncé jeudi le ministère des Transports japonais.

Ces nouvelles irrégularités, survenant après une série de scandales qui ont terni la réputation de l'industrie nippone, ont été découvertes après le lancement d'enquêtes internes par les 23 fabricants d'automobiles et de deux-roues à la demande des autorités.

Est alors apparue l'utilisation de "méthodes inappropriées" lors du contrôle de véhicules dans trois de ces groupes.

Suzuki a fait état de 6.401 véhicules concernés, soit près de la moitié de ceux soumis à des tests, entre 2012 et 2018.

Le constructeur avait déjà été mis sur la sellette il y a deux ans, avouant avoir mesuré de manière non réglementaire les performances de ses véhicules.

Dans le cas de Mazda et de Yamaha Motor, les falsifications sont plus mineures: elles portent sur 3,8% de l'échantillon testé dans le premier cas, 2,1% dans le second.

Le ministère a promis de "prendre si nécessaire des mesures sévères" après l'examen des rapports rendus par les fabricants.

Parmi les 20 compagnies restantes, la plupart n'ont pas constaté d'irrégularités, tandis que plusieurs autres n'ont pas encore remis leur copie.

Début juillet, Nissan, partenaire du français Renault et du japonais Mitsubishi Motors, avait admis ne pas avoir effectué correctement les mesures des performances d'émission de gaz d'échappement et des tests d'économie de carburant de certaines de ses voitures.

Quelques mois plus tôt, il avait été touché par un autre scandale: il avait dû rappeler plus d'un million de véhicules neufs fabriqués et commercialisés au Japon depuis 2014, après avoir constaté de mauvaises pratiques dans leur inspection finale.

Un autre constructeur, Subaru, a été éclaboussé par une affaire similaire, tout comme Mitsubishi Motors qui avait été sauvé de la débâcle en 2016 par Nissan.

A la Bourse de Tokyo, les investisseurs ont lourdement sanctionné les groupes mis en cause: l'action Suzuki a chuté de 6,03%, Yamaha Motor de 4,63% et Mazda de 1,30%.

Pour autant, ces nouveaux cas semblaient pour l'heure d'ampleur limitée.

"C'est très différent de l'utilisation par Volkswagen d'un logiciel capable de fausser" le résultat des tests antipollution, une fraude qui portait sur 11 millions de voitures diesel, a estimé Janet Lewis, chez Macquarie Capital Securities à Tokyo, citée par l'agence Bloomberg.

"Cela peut révéler la difficulté (pour les constructeurs) de satisfaire les procédures de contrôle japonaises", considérées comme très strictes, a-t-elle ajouté. Selon l'analyste, leurs ventes ne devraient pas être beaucoup affectées car les normes de sécurité semblent avoir été respectées.

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