Suzuki, en difficulté au Japon, manque ses objectifs

Le constructeur japonais de petites voitures et deux-roues Suzuki a annoncé lundi un recul de ses bénéfices annuels en raison de difficultés au Japon et dans plusieurs pays asiatiques, mais il espère rapidement redresser la barre grâce au porteur marché indien.

Entre le 1er avril 2014 et le 31 mars 2015, le groupe a dégagé un profit net de 96,86 milliards de yens (745 millions d'euros), en deçà de ses dernières prévisions, soit une baisse de 9,9% sur un an.

De la même manière, le gain opérationnel s'est replié de 4,4% à 179,4 milliards de yens.

Le groupe invoque des dépenses accrues dans l'archipel nippon afin de renforcer ses campagnes de promotion et braver une conjoncture difficile, après un douloureux relèvement de la TVA début avril 2014.

A l'étranger, son activité a été portée par l'Inde, où Suzuki contrôle le premier constructeur national, Maruti Suzuki, tandis que l'Indonésie et la Thaïlande se trouvaient à la peine.

Au final, le chiffre d'affaires global a progressé de 2,6% à 3.015,46 milliards de yens (23,2 milliards d'euros), en ligne avec la projection qu'il avait livrée.

Dans le seul segment automobile (90% de son activité), Suzuki a vu ses recettes augmenter de 3,3%.

La division des deux-roues se porte beaucoup moins bien (-6%) et a même accusé une petite perte opérationnelle, en raison de performances médiocres en Asie.

A l'inverse, les produits nautiques ont vu leurs ventes bondir de 12,5% grâce au succès des moteurs de hors-bord en Europe et aux Etats-Unis.

Pour l'exercice en cours (2015-2016), Suzuki Motor se veut optimiste. Il prévoit un nouveau repli de la demande de deux-roues au Japon, mais table sur l'Asie, en particulier l'Inde, pour le tirer de cette mauvaise passe.

Il anticipe ainsi des recettes en hausse de 2,8%, à 3.100 milliards de yens (24,8 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe).

Le gain opérationnel est attendu à 190 milliards de yens (+5,9%), et le bénéfice net à 110 milliards (+13,6%).

Le constructeur nippon n'évoque pas le possible impact du massif rappel annoncé au printemps au Japon, portant sur près de 2 millions de véhicules à cause d'un problème de démarreur.

Ses compatriotes et concurrents Toyota et Mitsubishi Motors ont dévoilé récemment des résultats annuels de meilleure tenue grâce au dynamisme du marché nord-américain, région où Suzuki n'est pas présent.

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