Suzuki: bénéfice +20%, prévisions confirmées

Le constructeur japonais de petites voitures et deux-roues Suzuki Motor a fait état mercredi d'un bénéfice net en hausse de 20% au premier trimestre de son exercice 2016/17, et a confirmé ses prévisions annuelles, peu optimistes du fait du regain du yen.

Entre le 1er avril et le 30 juin, il a dégagé un résultat net de 38 milliards de yens (311 millions d'euros au taux de change retenu par le groupe), contre 31,7 milliards un an plus tôt, une amélioration qu'il attribue notamment à une baisse des charges d'impôts.

Le bénéfice d'exploitation a augmenté dans des proportions moins élevées (+7,2%, à 59,2 milliards de yens), sur un chiffre d'affaires en petit recul (-2,4%), à 754 milliards de yens (6,2 milliards d'euros).

Au Japon, le groupe a vu ses ventes de mini-voitures décliner de 11,9% en volume, dans un marché automobile peu dynamique et fragilisé en outre par une moindre attractivité fiscale. Les livraisons de véhicules produits pour d'autres constructeurs (OEM) ont aussi fléchi.

Suzuki ne précise pas si la récente révélation d'irrégularités a eu un impact sur ses affaires. Au lieu de procéder à des tests en conditions réelles comme l'exige la réglementation, Suzuki avait avoué à la mi-mai avoir compilé différentes valeurs disparates (pneus, freins...) mesurées en laboratoire, pour évaluer la consommation de carburant et les émissions polluantes de ses véhicules commercialisés au Japon, une pratique qui remonte à 2010.

La compagnie a cependant démenti avoir agi ainsi pour embellir des données, à la différence de son compatriote Mitsubishi Motors, mais elle a admis des raisons économiques, mettant en avant un manque de ressources après la crise financière internationale de 2008.

A l'étranger, le chiffre d'affaires a diminué de 4%, heurtées par de mauvaises performances en Indonésie et au Pakistan et des effets de change négatifs.

En revanche, Suzuki se félicite de la bonne tenue de son activité automobile en Europe, ainsi qu'en Inde où le constructeur détient une position dominante grâce à la part de 56% détenue dans le premier constructeur national, Maruti Suzuki.

Le groupe a écoulé dans le monde 675.000 voitures sous sa marque au premier trimestre (-1,8% sur un an).

La division des deux-roues, qui représente moins de 10% des recettes, a pour sa part affiché un chiffre d'affaires en nette baisse (-16,7%) et une perte d'exploitation (bien que réduite), en raison de ventes en berne en Europe, Amérique du nord et Asie et de taux de change défavorables.

Enfin, les produits nautiques ont vu leurs recettes diminuer de 5,7%.

Pour l'exercice en cours, Suzuki pronostique toujours un recul de ses ventes et profits en raison de l'appréciation du yen. Le chiffre d'affaires est attendu en baisse de 2,5% à 3.100 milliards de yens (25,8 milliards d'euros au cours anticipé par le groupe), le bénéfice d'exploitation devrait se replier de 7,8% à 180 milliards de yens (-7,8%) et le résultat net chuter de 20,3% à 93 milliards.

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