Stratégie de Renault: un "oui mais" pour CFE-CGC, CFDT et FO, de la "communication" pour la CGT

Les syndicats CFE-CGC, CFDT et FO de Renault ont jugé "séduisante" ou "satisfaisante" la nouvelle stratégie du groupe automobile, dévoilée jeudi, tout en relevant des "interrogations", tandis que la CGT a dénoncé une "opération de communication".

Pour la CFE-CGC, le plan exposé par le directeur général de Renault, Luca De Meo, "bien que séduisant à première vue, soulève une multitude d'interrogations". Il manque "en particulier" des données sur "l'impact" de cette stratégie "sur les activités et l'emploi, notamment en France", souligne le premier syndicat du groupe.

Or les "transformations" annoncées "auront une incidence majeure sur le contenu des emplois français" et "ne pourront être mises en oeuvre qu'avec la rédaction d'un épais chapitre social", estime la CFE-CGC. Le syndicat "demande l'ouverture de négociations" pour aboutir à un "accord pluriannuel sur le périmètre France", prenant "en considération (ses) attentes en termes d'activités et d'emploi".

La CFDT s'est dite de son côté "satisfaite" de la nouvelle stratégie, mais aussi en attente de "précisions". "Après plus de deux ans d'absence de vision stratégique", le nouveau plan "permet la transformation de l'entreprise" et sa projection "vers le futur", note le deuxième syndicat du groupe.

Cependant, la stratégie qui privilégie "la valeur plutôt que le volume" désormais "ne devra pas trop pénaliser les usines, ni la recherche et développement", met en garde la CFDT, "rassurée" par ailleurs par la "confirmation du poids de l'Alliance" formée avec les constructeurs automobiles japonais Nissan et Mitsubishi

Pour FO, qui "attend les effets concrets" de la nouvelle stratégie, ce plan est "une promesse séduisante" de "transformation en profondeur". Mais s'il fournit des "leviers de croissance pour redresser l'entreprise", il n'aborde pas "le sujet de la charge induite pour les équipes de l'ingénierie et des fonctions supports", relève le quatrième syndicat de Renault.

"La priorité", souligne FO, reste "le maintien de l'emploi et l'évolution des compétences" en France, "dans un secteur automobile en pleine mutation compte tenu des enjeux climatiques et environnementaux".

La CGT n'a vu pour sa part dans les annonces de M. De Meo "qu'une opération de communication dont l'objectif est de répondre aux sollicitations des marchés financiers". Avec ce plan, "la direction générale de Renault confirme et accélère sa stratégie financière", "la rentabilité et le profit à court terme restent la boussole qui la guide", critique le troisième syndicat de Renault.

Les salariés n'ont "aucune réponse à leurs interrogations sur l'activité industrielle de leur site et leur avenir au sein de Renault", déplore la CGT. Ce plan "n'apporte aucune certitude pour l'emploi au sein du groupe, aucun engagement quant à l'amélioration des conditions de travail" et "la filière automobile française est également complètement absente de cette stratégie", proteste le syndicat.

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