Stellantis dopé par le recul de la pénurie et la hausse des prix

Le Covid semble désormais oublié pour Stellantis: après le bénéfice record de l'année 2022, le groupe automobile a enregistré un nouveau trimestre de croissance, aidé par ses hausses de prix et par la résorption des pénuries de semi-conducteurs.

Le chiffre d'affaires a atteint 47,2 milliards d'euros au premier trimestre 2023, en hausse de 14% par rapport au premier trimestre de 2022. Avec 1,47 million de véhicules écoulés dans le monde sur les trois premiers mois de l'année, le groupe aux 14 marques dont Fiat, Chrysler, Peugeot et Citroën a amélioré ses ventes de 7% sur un an.

Le redressement des ventes est "largement dû à l'amélioration des livraisons de semi-conducteurs", a assuré le directeur financier Richard Palmer lors d'un appel avec des journalistes. Les ventes de voitures se rétablissent petit à petit après s'être complètement écroulées en Europe pendant la pandémie de Covid-19.

La bonne performance financière de Stellantis est aussi liée aux hausses de prix de 2022, auxquelles le patron Carlos Tavares ne veut pas renoncer.

Les ventes de modèles électriques ont bondi de 22% au premier trimestre. En 2023, neuf nouveaux modèles 100% électriques doivent être présentés et le groupe en commercialisera 47 d'ici fin 2024, soit le double de l'an dernier.

 

Parts de marché à reconquérir 

En Amérique du Nord, premier marché de Stellantis où le chiffre d'affaires s'est amélioré de 10%, le groupe veut lancer une opération de reconquête après avoir vu ses parts de marché y diminuer en un an, notamment face à GM.

Il a présenté au salon de l'automobile de New York son nouveau Ram 1500 REV, premier pick-up 100% électrique de la marque dont l'autonomie atteint 800 km. Il sera commercialisé en 2025.

Stellantis s'est tout de même réjoui d'avoir regagné quelques parts de marché entre le dernier trimestre 2022 et le premier de 2023.

Même constat en Europe où le groupe enregistre un recul par rapport à la concurrence, notamment des groupes Volkswagen et Renault - même si son chiffre d'affaire a augmenté de 10%.

"On a dû relever les défis logistiques qui se sont posés à nous ces derniers mois et qui ne sont pas totalement résolus", a indiqué Richard Palmer. Conséquence, le stock de véhicules de Stellantis est en hausse, à 1,3 million d'unités, un niveau qualifié de "raisonnable" par M. Palmer.

Si les parts de marché de Stellantis restent inférieures à celles de début 2022, elle s'améliorent par rapport à la fin de l'année dernière, en particulier grâce au succès de l'Alfa Romeo Tonale mais aussi de la Peugeot 408, et des bonnes ventes de Fiat 500, Peugeot 308, et Opel Astra et Corsa.

 

Prix stables 

Ailleurs, Stellantis a conservé sa place de leader en Amérique du Sud et amélioré son chiffre d'affaires de 55% en Afrique et Moyen-Orient.

En Chine, Inde et Asie-Pacifique, le chiffre d'affaires n'a augmenté que de 5%, affecté par le recul des Jeep Grand Cherokee et Compass.

Sur la question des prix, qui agite le secteur depuis la décision de Tesla de baisser ceux de certains de ses modèles en avril, Richard Palmer a assuré qu'ils devraient "rester stables à court terme", comme l'a indiqué le directeur général Carlos Tavares à plusieurs reprises.

Dans un environnement économique volatil, avec "les taux d'intérêt qui montent, l'inflation, nous devons continuer à gérer nos coûts pour faire face à tous les scénarios, sans décision drastique afin de continuer à investir dans l'électrification et la technologie", a insisté Richard Palmer.

Stellantis a maintenu ses objectifs pour l'année 2023 avec une marge opérationnelle à deux chiffres. Le groupe a également annoncé qu'il verserait les 4,2 milliards de dividendes promis pour 2022 dès jeudi et qu'il allait entamer son programme de rachat d'actions pour 1,5 milliard d'euros avec une première tranche à 500 millions finalisée fin juin.

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