Le soutien financier éventuel du gouvernement britannique sera l'un des facteurs pris en considération, ainsi que la législation sur les véhicules électriques.
L'usine de la marque britannique Vauxhall, située à Ellesmere Port (nort-ouest de l'Angleterre) et rachetée en 2017 à General Motors, est sur la sellette depuis plusieurs années, notamment à cause des incertitudes du Brexit.
Le patron de Stellantis Carlos Tavares avait indiqué il y a un mois que des décisions sur les implantations du groupe au Royaume-Uni seraient prises "dans les prochaines semaines" et avait notamment mis en cause la décision du gouvernement britannique d'avancer à 2030 l'interdiction de la vente de nouvelles voitures diesel et essence.
"Le groupe évalue ses options d'investissement. Une décision sera prise rapidement", a commenté un porte-parole de Stellantis, joint par l'AFP.
D'après le Times, la réunion pourrait avoir lieu dès mardi, et étudier trois possibilités: continuer à fabriquer le dernier modèle Astra dans l'usine d'Ellesmere Port, déplacer la fabrication de ce modèle vers une autre usine tout en lançant un nouveau modèle à Ellesmere Port, ou fermer le site.
Un porte-parole du ministère britannique des entreprises a déclaré à l'AFP que le gouvernement du conservateur Boris Johnson "discute régulièrement avec des groupes automobiles, y compris Stellantis, mais ne commente pas les spéculations".
Il ajoute que le gouvernement britannique agit pour "s'assurer que le Royaume-Uni reste l'un des meilleurs endroits au monde pour la fabrication automobile" et a investi 500 millions de livres dans l'électrification du secteur.
Vauxhall, dont les premiers modèles datent de 1903, fait partie des cinq marques de PSA (Opel, Peugeot, Citroën et DS), lui-même allié à Fiat-Chysler au sein de Stellantis.
L'industrie automobile européenne a fortement souffert de la crise du Covid-19 qui a paralysé les déplacements et fait dégringoler les revenus des ménages.
Les ventes de PSA ont lourdement chuté l'an dernier (-29,3% à 1,5 million de véhicules), plombées notamment par Opel/Vauxhall. La part de marché du groupe a reculé à 15,2%.
Fiat-Chrysler a de son côté vu ses ventes reculer de 25,5%, à plus de 650.000 véhicules en 2020.
Les professionnels du secteur s'attendent à ce qu'après son effondrement historique en 2020 avec une chute de près de 30%, la production automobile au Royaume-Uni rebondisse en 2021 grâce à l'accord post-Brexit et au déploiement des vaccins.
Le Royaume-Uni a la particularité d'exporter plus de 8 véhicules sur 10 fabriqués sur son sol, dont une grande partie vers l'Union européenne.
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