Stellantis délocalise la production d'un moteur vers la Hongrie

La direction de Stellantis a annoncé vendredi la délocalisation de la production des moteurs essence EP génération 3 du site PSA de Douvrin (Hauts-de-France) vers l'usine Opel de Szentgottard en Hongrie.

Selon la CFDT, "la direction vient d'annoncer la fin programmée du site de Douvrin à court terme". "Il restera sur le site, la fabrication des moteurs EB euro6 et DVR moteur diesel dont l'arrêt est prévu en 2022", écrit le syndicat dans un communiqué, ajoutant que 800 employés étaient concernés.

La conception des moteurs essence EP générations 3 concerne environ 300 salariés, avance la CFDT, qui estime que ces postes "seront touchés à l'horizon 2023".

"La CFDT regrette une fois de plus la délocalisation d'une activité industrielle en France alors même que la direction affirmait haut et fort qu'elle ne fermerait pas d'usine, avant la création de Stellantis", a complété le syndicat.

"Je n'ai pas de crainte sur une perte d'emplois à Douvrin" car la délocalisation "devrait être compensée par la conception de batteries pour voitures électriques" prévue pour 2023, a assuré le secrétaire de la CFTC Franck Don.

La construction d'une "méga-usine" doit en effet débuter sur le site de Douvrin en 2022 sous l'égide de la coentreprise Automotive Cells Company (ACC) qui réunit à parts égales Stellantis avec le spécialiste français des batteries Saft, filiale de Total.

"Pour répondre aux enjeux de la transition énergétique (avec notamment la volonté d'assurer l'indépendance industrielle de l'Europe), PSA et Total SAFT ont créé en 2020 ACC", a indiqué une porte-parole de Stellantis à l'AFP. "Douvrin continuera à produire les motorisations EP gen 2, EBDT et DVR et accompagnera la montée en puissance d'ACC, via notamment des recrutements et formations (qui commenceront significativement à partir de 2023)".

D'après la direction d'ACC qui avait présenté le projet le 16 février, la nouvelle usine de batteries pour voitures électriques pourrait générer entre 1.400 et 2.000 emplois d'ici 2030 sur les communes de Douvrin et Billy-Berclau.

En revanche, "il y a de réels questionnements sur la stratégie du groupe", a estimé Franck Don. Est-ce que cette délocalisation annoncée "brutalement" n'est pas "la conséquence de la création de Stellantis?", s'est-il interrogé.

"Est-ce que les usines françaises se spécialiseront dans le tout électrique?", a poursuivi Franck Don, demandant à Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, de recevoir les organisations syndicales françaises pour expliquer sa vision, comme il l'avait fait avec les syndicats italiens au moment de la fusion entre PSA et FCA.

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