Stellantis : 152 millions d'investissement sur le site rennais et un nouveau véhicule

La direction du site de construction automobile Stellantis de La Janais, près de Rennes, a annoncé mardi la production d'un nouveau véhicule avec à la clef un investissement total de 152 millions d'euros.

Le groupe Stellantis, qui rassemble les marques Peugeot, Citroën, DS, Fiat ou encore Chrysler, "a décidé l'attribution d'un nouveau véhicule pour le site de Rennes qui succédera à la C5 Aircross et sera connu sous le nom de CR3, pour Cross 3", a déclaré Étienne Martin-Commandeur, directeur du site, lors d'une conférence de presse.

Ce futur véhicule sera produit sur une nouvelle plateforme multi-énergies qui "pourra produire des véhicules électriques, thermiques et hybrides", a souligné M. Martin-Commandeur.

Le directeur de l'usine n'a pas dévoilé les contours de ce nouveau véhicule, indiquant seulement qu'il pourrait avoir 700 km d'autonomie.

D'autres investissements ont été annoncés, notamment pour permettre d'inscrire l'usine "dans la stratégie de neutralité carbone de Stellantis à horizon 2030", avec la construction d'ateliers d'assemblage de batteries et de ferrage (qui permet l'assemblage) ou encore d'une chaudière biomasse.

La présidente de la Métropole de Rennes, Nathalie Appéré (PS) a salué cette annonce qui donne "des perspectives importantes" au site, alors qu'au début des années 2010 planait "la menace d'une fermeture pure et simple de cette usine".

Le président de la région Loïg Chesnais-Girard (PS) s'est félicité lui aussi de ce "choix d'avenir" pour l'industrie bretonne "alors qu'on disait que la Bretagne n'avait pas d'avenir car elle était au bout du monde", a-t-il dit, estimant que cette annonce allait "soulager beaucoup de monde".

En effet, l'usine de La Janais pâtit de la crise des semi-conducteurs qui touche l'ensemble de la construction automobile. selon les prévisions données par Stellantis, environ 65.000 voitures devraient sortir des chaînes de l'usine bretonne cette année, contre 96.000 l'an passé.

D'après Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE, cette annonce met du baume au coeur aux salariés en cette période difficile. "On ne sait jamais si on travaille le lendemain avec cette crise des semi-conducteurs. Il est difficile d'organiser la vie familiale alors c'est du bonheur d'avoir un peu de visibilité sur l'avenir avec cette annonce!", a-t-il dit à l'AFP.

En outre, cet investissement "montre qu'il y a encore des usines en France. Il faut que le gouvernement travaille sur la relocalisation des semi-conducteurs, c'est la problématique du moment", a-t-il plaidé.

Ce projet "conforte l'avenir industriel et l'emploi sur l'usine bretonne du groupe et l'inscrit au nombre de celles qui contribueront à la transition énergétique où la filière automobile est engagée", estime pour sa part la CFE-CGC, dans un communiqué, réclamant "l'affectation de moyens humains à la hauteur de l'enjeu technologique".

La CFDT demande par ailleurs "un complément de production" afin que le site ne soit pas "en mono-produit" en cas d'échec commercial, tandis que la CFE-CGC réclame le transfert de "la totalité de la production de la Peugeot 5008 pour retrouver un niveau d'activité suffisant sur le site".

Le site Stellantis de Rennes compte 2.500 salariés.

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