Smart Hambach: le dossier prend une bonne tournure

Le dossier de l'avenir de l'usine Smart à Hambach (Moselle) "prend une bonne tournure", a estimé mercredi la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, mais il faut "aller jusqu'au bout de la négociation". Le repreneur potentiel, le groupe britannique Ineos, est "sérieux", a dit la ministre sur LCI.

"C'est le repreneur qui aujourd'hui est le plus avancé dans les négociations, et nous avons fait un tour de potentiels autres repreneurs qui n'ont pas marqué un intérêt plus important que ça", a relevé Mme Pannier-Runacher.

Mais la ministre a rappelé qu'il y a encore des conditions à remplir de la part du groupe automobile allemand Daimler, constructeur de la Smart, notamment la poursuite de la construction de ce véhicule jusqu'en 2024, au lieu de 2022, ce qui doit être "concrétisé dans les négociations".

Cela permettra de "sauver 1.300 emplois jusqu'en 2024" tandis que les 300 autres pourraient bénéficier de contrats de sous-traitance, a-t-elle expliqué.

Ineos, un groupe de chimie, prévoit d'entrer dans le secteur automobile, en construisant à Hambach "un 4X4 de franchissement" et "pas le SUV de confort", a souligné la ministre.

Le premier véhicule devrait sortir des chaînes début 2022, pour se substituer progressivement à la Smart. Bercy souhaite inciter Ineos à travailler aussi sur une version hydrogène de son 4X4.

S'agissant par ailleurs du dossier Bridgestone, qui prévoit de fermer son site de Béthune (Pas-de-Calais) employant plus de 860 salariés, la ministre réunira le 19 octobre les élus et les organisations syndicales pour faire le point, à la lumière notamment des premières conclusions du cabinet de conseil Accenture, mandaté par Bercy pour réaliser une contre-expertise.

"Notre souci est de sauver chaque emploi et de maintenir une activité industrielle sur ce site", a-t-elle affirmé, en précisant qu'il y a aussi "d'autres options", comme le projet de future usine de batteries pour véhicules électriques sur le site PSA de Douvrin, qui sera "à 20 minutes de Bridgestone" et aura besoin de 1.200 recrutements extérieurs.

Plus généralement, selon Mme Pannier-Runacher, "on ne voit pas encore l'aiguille s'affoler sur le nombre de défaillances" d'entreprises, mais "on voit le nombre de dossiers augmenter au niveau des tribunaux de commerce" concernant "plutôt de petites entreprises".

La ministre s'attend cependant à "un effet rattrapage" après une chute de 42% du nombre de défaillances, entre mars et septembre, en raison de la crise sanitaire.

"L'année dernière, il y a eu à peu près 50.000 défaillances et il serait surprenant qu'on ait moins de défaillances en 2020 qu'en 2019", a-t-elle estimé.

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