Semi-conducteurs : Bosch espère un retour à la normale en 2023

Le groupe allemand Bosch, premier équipementier mondial, notamment pour l'industrie automobile, a espéré mercredi un retour à la normale en 2023 de la production encore freinée par la pénurie de semi-conducteurs.

Bosch, dont le chiffre d'affaires a déjà dépassé son niveau pré-pandémie l'an passé, a enregistré une hausse de 60% de son bénéfice opérationnel (EBIT) en 2021, à 3,2 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires de 78,8 milliards, selon des chiffres annuels préliminaires publiés mercredi.

"Les pénuries de semi-conducteurs resteront un grand défi" après avoir causé en 2021 des problèmes, parfois "d'une grande ampleur, dans tous les secteurs de l'automobile aux machines outils", a noté le patron de Bosch, Stefan Hartung.

"Cela va s'améliorer au fil des mois en 2022", a estimé le dirigeant, qui a succédé en début d'année à Volkmar Denner à la tête du groupe et qui espère "pouvoir dire en 2023 qu'on travaille à nouveau comme on le souhaite".

Fabricant de composants automobiles et d'équipements d'usines, mais aussi de perceuses, fours ou de thermostats domestiques connectés, le groupe allemand produit certaines puces électroniques spécialisées, utilisées dans ses propres produits, tout en faisant lui-même appel à des fournisseurs de puces.

Le manque de composants électroniques a été particulièrement important dans l'industrie automobile et a forcé plusieurs constructeurs à interrompre les chaînes de production, parfois pendant plusieurs semaines.

La branche phare des composantes automobiles "Mobility Solutions" de Bosch a vu son chiffres d'affaires progresser de 7,5% l'an dernier, mais pourrait quand même afficher un résultat opérationnel négatif lors de la présentation des chiffres détaillés début mai, a expliqué le directeur financier.

L'offre actuelle en composants électroniques "ne suffit pas" face à une "très forte demande" et "la seule solution" est d'augmenter la production, a relevé M. Hartung.

"Les usines de semi-conducteurs doivent être développées partout dans le monde", a-t-il ajouté, saluant la "formidable" initiative européenne en ce sens pour réduire la dépendance envers l'Asie et produire 20% du marché mondial en 2030.

Pour cela, la Commission européenne a proposé mardi de débloquer 43 milliards d'euros en faveur de ce secteur stratégique.

"Il est maintenant important de s'assurer que les investissements se font dans les bons domaines, qui correspondent au marché européen" car "tout semi-conducteur ne doit pas forcément être fabriqué en Europe".

De son côté, Bosch va investir en 2022 quelque 400 millions d'euros dans ses sites de production de semi-conducteurs, notamment à Dresde où le groupe a inauguré en juin dernier une nouvelle usine de puces.

© 2022AFP