Sécurité routière: 22,8% de morts en moins en février

Le nombre de morts sur les routes a connu une forte baisse de 22,8% en février, avec 203 personnes tuées, soit 60 de moins qu'en février 2016, a annoncé mercredi la Sécurité routière.

C'est le bilan mensuel le moins meurtrier enregistré depuis mars 2013 (200 morts).

Avec ce net recul, le nombre de décès enregistrés au cours des douze derniers mois est également "orienté à la baisse" (3.430 morts, -1%), souligne l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) dans son communiqué.

En février, le nombre d'accidents est en recul de 2,9% (3.822 contre 3.936 un an plus tôt) ainsi que celui des victimes tuées ou blessées (-1,5%, 4.999 contre 5.075).

Seul le nombre de personnes hospitalisées est en légère hausse (+0,2%), avec quatre hospitalisations de plus qu'au même mois l'an dernier.

Au cours des douze derniers mois, les morts de cyclistes et piétons connaissent une "forte hausse", respectivement de 14% et 9%, alors que ceux des automobilistes et des motocyclistes restent "stables en moyenne". La mortalité des cyclomotoristes (moteur égal ou inférieur à 50 cm3) est en "forte baisse" (-24%).

Côté associations, cette baisse est très bien accueillie, mais avec des explications divergentes.

"Comme on s'y attendait, on repart sur un cycle de tendance globale à la baisse. Ca montre qu'il n'y a pas besoin de mesures supplémentaires, et surtout qu'il n'y a pas besoin de privatiser les radars", estime le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasseray.

L'association dénonce comme une "privatisation" l'externalisation du pilotage des voitures transportant les radars mobiles nouvelle génération (RMNG), qui sera confié à des "prestataires agréés" par l'État afin de multiplier le nombre de contrôles. Ce dispositif est expérimenté depuis le 24 février en Normandie, avant une prochaine généralisation.

"Ces chiffres correspondent à l'annonce des nouveaux dispositifs radars et du signalement des conducteurs salariés par leurs patrons" en cas d'infraction au volant d'une voiture d'entreprise, souligne la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, en dressant une analogie avec mars 2013.

Les bons chiffres de l'époque "correspondaient au lancement des premières voitures banalisées équipées de radars. La médiatisation du dispositif avait été suivie d'une chute spectaculaire du nombre de morts. Il y a toujours un effet d'anticipation. Espérons que ça durera un peu, comme en 2013", dit-elle.

"Alors que la France connaît des épisodes météorologiques difficiles, plus que jamais, chaque usager doit faire preuve de la plus grande vigilance, adapter sa conduite et respecter scrupuleusement le code de la route ainsi que les consignes diffusées par les autorités", rappelle la Sécurité routière.

La France a connu en 2016 sa troisième année consécutive de hausse de la mortalité routière (3.469 personnes tuées, +0,2%), ce qui n'était plus arrivé depuis 1972.

© 2017AFP