Sealynx, recours contre des syndicalistes

La direction du sous-traitant automobile Sealynx, basé à Charleval dans l'Eure et propriété du groupe GMD, a assigné en justice huit délégués syndicaux qui s'opposent au déménagement de machines vers un site de l'entreprise en Roumanie, a-t-on appris jeudi auprès de la direction et de la CGT.

"Ces syndicalistes nous ont empêché de procéder à l'enlèvement. Nous demandons à la justice de pouvoir retrouver un libre accès à nos presses", a justifié Pierre L'Alloret, directeur de cette entreprise de fabrication de joints d'étanchéité à destination du secteur automobile. L'audience en référé est fixée au 4 juillet devant le tribunal d'Evreux.

Selon la CGT, "au total, 20 machines sont concernées, à terme, par ce transfert d'activité avec la suppression de 70 postes à la clé".

"Aujourd'hui, on ne sait pas rendre ces activités plus productives. Cela étant, il n'y a pas de plan social et pas de licenciement de prévu", a insisté le directeur du site, évoquant pour sa part la disparition "de 60 postes", dans leur "très grande majorité" dévolus à des intérimaires.

"Ce déménagement ne vise qu'à générer du cash et à augmenter les dividendes versés aux actionnaires", a estimé Jérémy Durdu, délégué syndical CGT.

Mercredi, les élus socialistes radicaux et citoyens avaient dénoncé dans un communiqué la "situation extrêmement préoccupante" de l'usine.

"L'entreprise se porte bien et le climat social est serein", a en revanche estimé Pierre L'Alloret, évoquant un investissement de "22 millions d'euros sur trois ans à Charleval pour le développement de nouveaux produits". Selon le directeur, le chiffre d'affaires de l'entreprise s'établit à 70 millions d'euros pour un effectif de 430 personnes en CDI.

En 2017, GMD (Groupe Mécanique Découpage), spécialisé dans l'emboutissage, la plasturgie et la fonderie, affichait un chiffre d'affaires de 799 millions d'euros. Il emploie 4.800 salariés, dont 3.900 en France.

© 2018AFP