Scandale des certifications Nissan: "mettre fin aux pratiques du passé"

Le PDG de Nissan a promis, dans une interview publiée mercredi dans la presse japonaise, d'éradiquer "les pratiques du passé" qui ont contribué à des irrégularités dans les certifications de véhicules menées au Japon.

"Il est difficile d'assumer la responsabilité pour l'ensemble du scandale" qui remonte à près de 40 ans, a déclaré Hiroto Saikawa, interrogé par le quotidien économique Nikkei à l'occasion du salon automobile de Detroit.

Mais "notre devoir est de mettre fin aux pratiques du passé, de prévenir une répétition (de tels problèmes) et de renforcer notre système de contrôle", a-t-il insisté.

Le dirigeant a pris en avril 2017 la direction exécutive de Nissan, après deux décennies sous la férule de Carlos Ghosn. Ce dernier, qui reste président du conseil d'administration, n'a pas souhaité s'exprimer sur le scandale, renvoyant à son successeur.

Le constructeur japonais, allié au groupe français Renault et à son compatriote Mitsubishi Motors, a révélé en septembre que les inspections finales de ses véhicules produits au Japon et destinés au marché national étaient pratiquées par des inspecteurs non habilités à le faire.

D'après le rapport d'un audit interne, ces irrégularités duraient depuis les années 1990 dans la plupart de ses usines japonaises, et même depuis 1979 dans l'une d'entre elles.

Plus largement, M. Saikawa a déploré une culture d'entreprise focalisée à l'excès sur des objectifs chiffrés, alors que l'alliance Renault-Nissan a pour ambition de devenir numéro un mondial des ventes automobiles.

"Se concentrer trop sur l'expansion des parts de marché peut causer des problèmes en termes de croissance durable et profitable. Il est préférable de ne pas travailler trop dur pour accroître notre part sur les marchés matures", tels que les Etats-Unis, a-t-il précisé.

Le cas de la Chine est différent: la croissance y est "cruciale et nous voulons atteindre des ventes annuelles de 2,5 millions d'unités, soit une hausse de 1 million", a-t-il dit, évoquant un possible "investissement dans une nouvelle usine au moment opportun".

Dans d'autres médias japonais, M. Saikawa est revenu sur les ambitions du groupe dans l'électrique, créneau sur lequel Nissan a fait figure de pionnier au début des années 2010 avec sa citadine Leaf. Aujourd'hui les constructeurs rivalisent d'annonces et Nissan ne veut pas se laisser distancer.

D'ici à 2025, il compte réaliser au moins la moitié de ses ventes dans la gamme électrique au Japon et en Europe, en tenant compte des modèles hybrides. En décembre, Toyota avait livré un objectif similaire pour ses ventes mondiales à l'horizon 2030.

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