SAM : vers une fin de l'occupation de l'usine

La région Occitanie a annoncé mardi être prête à "sécuriser" l'usine SAM dans l'Aveyron et garantir la préservation de l'outil de travail, afin de parvenir à une "sortie de crise" dans ce site occupé depuis des mois par les anciens salariés.

Fin mars, le tribunal correctionnel de Rodez avait donné un délai d'une semaine aux salariés licenciés de ce sous-traitant de Renault pour cesser l'occupation de l'usine placée en liquidation judiciaire en novembre. En vain.

Se relayant jour et nuit, ces derniers souhaitent à tout prix empêcher une vente aux enchères des machines par les mandataires, craignant qu'elle décourage un éventuel repreneur de la fonderie.

Le protocole d'accord conclu vendredi entre la région Occitanie, la communauté des communes de Decazeville et les mandataires judiciaires de la SAM "va permettre d'envisager une sortie de crise, de préserver l'outil industriel, de garantir la sécurité du site (...)", a déclaré Carole Delga dans un communiqué.

Le texte précise que ce protocole, qui s'inscrit "dans la perspective d'une éventuelle reprise du site par le groupe MH Industries", court jusqu'au 30 juin 2022, soit la date limite pour que cette entreprise basée dans le Lot voisin dépose une offre de rachat.

La Région règlera "les loyers à venir et les frais d'électricité", alors que la Communauté des communes de Decazeville prendra en charge le coût de surveillance de l'usine 24 heures sur 24 par une société de sécurité, "une garantie nécessaire à la libération du site par les salariés", précise le communiqué.

Pour les ex-salariés de la SAM, cette annonce "ne change rien pour l'instant, même si elle va dans le bon sens".

"Tant qu'on n'a pas (sous la main) le protocole de sortie de crise avec l'engagement des mandataires", l'occupation de l'usine se poursuit, a indiqué à l'AFP David Gistau, responsable syndical CGT des ex-salariés de la SAM. Ce document leur sera présenté jeudi lors d'une réunion organisée par la préfecture de l'Aveyron.

Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), installée à Viviez, dans l'ancien bassin minier sinistré de Decazeville, avait été placée en redressement judiciaire en décembre 2019.

Le 26 novembre dernier, le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé la cessation de son activité et sa liquidation, après le refus de Renault de soutenir l'unique projet de reprise.

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