Sam : Renault doit de se prononcer sur une éventuelle reprise

Le tribunal de commerce de Toulouse a donné jusqu'à mercredi à Renault pour soutenir ou non une reprise de la Sam par un ex-patron de ce sous-traitant automobile en liquidation judiciaire, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Renault et l'ancien patron de la Sam Patrick Bellity ont jusqu'au mercredi 24 novembre "pour revenir vers le tribunal avec un plan de charge défini", a indiqué la région Occitanie dans un communiqué.

Après avoir déposé une première offre en juillet, Patrick Bellity a adressé jeudi une lettre d'intention en vue de la reprise de cette fonderie, un courrier accompagné de lettres de soutien de l'État et de la région.

Faute de garanties de la part de Renault, principal client de la Sam, le tribunal pourrait déclarer dès le vendredi 26 novembre la "liquidation sèche" de l'entreprise aveyronnaise, a affirmé le représentant CGT Sébastien Lallier, après avoir participé à une nouvelle audience sur la Sam vendredi devant le tribunal de commerce de Toulouse.

"Dans la perspective d'une reprise par le groupe de Patrick Bellity", le tribunal "conditionne l'attribution d'un délai supplémentaire" pour préparer une offre en bonne et due forme "à l'engagement de Renault sur le volume de commande", écrit encore la Région.

L'air grave, une centaine de salariés de l'entreprise venus d'Aveyron ont immédiatement voté à l'unanimité une grève dès lundi matin et la tenue d'une assemblée générale pour décider des actions à mener pour obtenir le soutien de Renault.

Pendant l'audience qui a duré un peu plus d'une heure, ces salariés n'avaient pas cessé de manifester bruyamment, au milieu des drapeaux de la CGT, à l'aide notamment de pièces en aluminium qu'ils fabriquent, choisies pour faire "le plus de bruit possible" quand on les frappe les unes contre les autres.

Afin de soutenir le projet de M. Bellity, la région Occitanie s'engage à accorder une subvention de 900.000 euros et un prêt de 2,4 millions d'euros.

L'État s'est engagé de son côté à apporter un million d'euros de subvention et 4,5 millions d'euros de prêt pour soutenir une offre viable, ce qui impliquerait que le carnet de commandes soit validé par Renault, "clé de voûte de toute solution de reprise".

"Nous avons appelé Renault à ses responsabilités, à Renault de prendre les siennes", souligne Bercy, rappelant que l'État n'est qu'un "actionnaire minoritaire et ne prend pas de décision de gestion".

Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la Société aveyronnaise de métallurgie (Sam) avait été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019, puis, le 16 septembre dernier, en liquidation judiciaire avec prolongation d'activité jusqu'au 10 décembre.

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