SAM: l'occupation de l'usine levée lundi

Mettant un terme à 150 jours d'occupation de leur usine, les ex-salariés de la SAM, sous-traitant de Renault qui a fait faillite dans l'Aveyron, ont décidé jeudi à l'unanimité de libérer les lieux à partir de lundi.

Un accord a été trouvé entre les mandataires judiciaires et les collectivités locales permettant de répondre aux principales revendications des anciens salariés: la sécurisation de l'usine et la préservation de l'outil de travail.

"On a désormais les garanties nécessaires", s'est félicité auprès de l'AFP David Gistau, représentant CGT des ex-salariés de la SAM après une réunion avec la préfète de l'Aveyron.

Jeudi lors d'une assemblée générale, "les salariés ont considéré à l'unanimité que toutes les conditions sont réunies pour mettre un terme à 150 jours d'occupation et de mise sous protection de l'outil de travail", a-t-il indiqué.

Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la SAM, installée à Viviez dans l'ancien bassin minier sinistré de Decazeville, avait été placée en redressement judiciaire en décembre 2019.

Le 26 novembre dernier, le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé la cessation de son activité et sa liquidation, après le refus de Renault de soutenir l'unique projet de reprise.

Depuis, près de la moitié des quelque 350 salariés se relayaient jour et nuit pour occuper le site. Ils entendaient ainsi empêcher une vente aux enchères des machines par les mandataires, craignant qu'elle décourage la reprise de la fonderie.

"Aujourd'hui notre fierté c'est de pouvoir se dire que contrairement à ce qu'on a pu vivre dans le passé à Decazeville, cette usine pourrait ne pas être démolie", a souligné M. Gistau.

L'accord de "sortie de crise", qui s'inscrit dans la perspective d'une éventuelle reprise du site par le groupe MH Industries, court jusqu'au 30 juin 2022, soit la date limite pour que cette entreprise basée dans le Lot voisin dépose une offre de rachat.

"C'était le sens de notre lutte et notre principale victoire est là: faire en sorte que le portail de l'usine s'ouvre rapidement à nouveau", a ajouté le syndicaliste, qui espère que le prochain gouvernement "puisse aider à la concrétisation du projet".

L'occupation de l'usine sera levée lundi à midi, "quand la société de gardiennage, placée sous la responsabilité de la communauté de communes de Decazeville, prendra le relais", a assuré M. Gistau.

Toutefois, le "combat" de la plupart des ex-salariés ne prend pas fin lundi: 282 d'entre eux assignent Renault aux prud'hommes, visant le groupe automobile en tant que co-employeur et réclamant des primes supra-légales plus importantes que celles proposées après la liquidation de la SAM.

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