Russie: les ventes auto à leur plus bas niveau en 10 ans

Les ventes automobiles en Russie se sont effondrées en avril sur fond de crise économique et monétaire, avec une chute de 41,5% par rapport au même mois un an plus tôt, selon des statistiques publiées mercredi.

Les concessionnaires ont écoulé le mois dernier 132.456 véhicules légers et utilitaires, a indiqué dans un communiqué l'Association of European Businesses (AEB), fédération réunissant les constructeurs et dont les chiffres font référence.

De janvier à avril, le marché automobile russe, qui s'était hissé en 2012 à la deuxième place européenne derrière l'Allemagne, accuse une chute de 37,7%.

Ces 132.000 véhicules vendus constituent "un nouveau plus bas dans l'histoire des ventes d'AEB ces dix dernières années", a commenté le président du comité automobile de l'Association, Joerg Schreiber, cité dans un communiqué.

Des ventes aussi faibles n'avaient été enregistrées qu'en 2009 suite à la crise financière mondiale, rappelle-t-il, tout en précisant que les résultats avaient été à l'époque "légèrement meilleurs" puisque 136.000 véhicules avaient été vendus.

"Cette similarité avec 2009 (...) met en lumière la sévérité de la situation actuelle", estime M. Schreiber.

Cette année cependant, le gouvernement russe a répondu à la crise économique, provoquée par les sanctions occidentales et l'effondrement du rouble, "beaucoup plus tôt avec des contre-mesures sélectives destinées à empêcher une chute encore plus grave" du marché, souligne Joerg Schreiber, ajoutant "ne pas s'attendre à une détérioration ultérieure".

Le gouvernement russe a dévoilé récemment des mesures de soutien au secteur chiffrées à 25 milliards de roubles (430 millions d'euros), qui prévoient entre autres des subventions pour réduire le coût des crédits automobiles et des achats de véhicules utilitaires par des structures publiques.

L'industrie automobile, très sensible à l'évolution du taux de change et de la consommation des ménages, est l'une des plus durement touchées par la récession qui, de l'avis général, a commencé en Russie depuis le début de l'année après l'effondrement du rouble de la fin 2014, conséquence d'une année de crise ukrainienne et de la chute des cours du pétrole.

Les ventes ont chuté de 10% l'an dernier et le mouvement s'est accentué en début d'année, poussant les constructeurs à réduire fortement leurs cadences de production et leurs effectifs.

La première marque russe, Lada (contrôlée par l'alliance Renault-Nissan) a vu ses ventes chuter en avril de 38% sur un an. Ses partenaires Renault et Nissan ont vu leurs ventes reculer respectivement de 41% et 44%.

Les autres principaux constructeurs présents en Russie sont aussi affectés: -14% pour Hyundai, -22% pour Kia, -54% pour Toyota.

Volkswagen a pour sa part vendu 47% de voitures en moins par rapport à avril 2014, les ventes d'Opel et de Chevrolet chutant pour leur part de 59% et 64% sur un an en avril. Celles de Peugeot et de Citroën se sont effondrées respectivement de 76% et de 70%.

Le haut de gamme résiste en revanche à cette crise, Porsche et Lexus enregistrant en avril une légère hausse des ventes, respectivement de 12% et 5% sur un an.

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