Le nouveau conseil opérationnel de l'alliance, créé par un protocole d'accord signé le 12 mars à Yokohama (Japon), était rassemblé pour la première fois au siège du constructeur français.
Il est composé du directeur général exécutif de Renault, Thierry Bolloré, des PDG de Nissan et Mitsubishi, Hiroto Saikawa et Osamu Masuko, et de Jean-Dominique Senard, nouveau pilote du partenariat franco-japonais.
Ce dernier a remplacé M. Ghosn, patron déchu et toujours incarcéré au Japon pour des malversations présumées mais qui se dit victime d'un complot.
M. Senard tente de rétablir la confiance entre les partenaires. Chez Renault, de nombreux responsables ont mal vécu les révélations de Nissan qui ont déclenché la procédure judiciaire, y voyant une trahison du grand architecte de l'alliance.
Les quatre dirigeants se retrouveront une fois par mois, en alternance à Paris et Tokyo, afin de prendre "par consensus" toutes les décisions opérationnelles importantes.
"On sent une envie d'aller de l'avant. Aujourd'hui, tout le monde regarde dans le même sens. Il y a une vraie volonté commune de faire avancer" le partenariat, a affirmé à l'AFP une source proche de l'alliance, tout en reconnaissant qu'il faudrait du temps pour rétablir confiance et sérénité.
"Il reste dans les trois entreprises des protagonistes de l'affaire et des gens qui ont encore du mal à se retrouver dans le même bureau... Il y aura des ajustements", confie cette source. Mais, au sein du conseil, "il n'y a pas de conflit, ça marche très bien et aujourd'hui tout le monde regarde dans le même sens".
La réunion de vendredi, entamée le matin et qui s'est achevée en milieu d'après-midi, a permis d'évoquer les sujets opérationnels stratégiques. Les trois constructeurs veulent notamment travailler ensemble sur l'électrification des véhicules et les technologies de conduite autonome.
Contactée par l'AFP, Renault n'a pas souhaité faire de commentaire et aucune communication officielle n'est prévue à l'issue de cette rencontre.
Selon une autre source, proche de l'alliance, "M. Senard a été un grand facteur d'apaisement. Les gens de Nissan ont expliqué que leur problème était Carlos Ghosn, maintenant leur problème n'existe plus, donc les choses devraient reprendre tranquillement leur cours".
Jeudi soir, un dîner a réuni les quatre dirigeants et près d'une soixantaine de membres des comités exécutifs et des conseils d'administration des trois constructeurs à Paris, avec la volonté d'afficher une image d'unité.
Une telle réunion n'avait jamais été organisée depuis la naissance de l'alliance il y a près de 20 ans, "c'est un moment de convivialité important", a estimé cette deuxième source.
aro/ef/az