Résultats 2015: GM en état de grâce mais Ford déçoit

General Motors (GM) a promis mercredi de gros bénéfices pour 2016 et fait des gestes envers ses actionnaires, mais son concurrent Ford a pour sa part déçu avec des prévisions beaucoup moins optimistes malgré une augmentation de son dividende.

GM, le premier constructeur automobile américain, a en outre confirmé le retour des consommateurs européens chez les concessionnaires, en annonçant un retour à l'équilibre en fin d'année sur le Vieux Continent où il n'a plus gagné d'argent depuis 1999.

GM table sur un bénéfice 2016 par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 5,25 à 5,75 dollars, contre une fourchette de 5 à 5,50 dollars auparavant.

La PDG Mary Barra a ajouté que le groupe visait toujours une marge opérationnelle de 9 à 10% d'ici la fin de la décennie. Sur les neuf premiers mois de l'année, celle-ci était de 7,1%.

Ces espoirs reposent sur des gammes renforcées avec de nouveaux modèles -la voiture électrique abordable Chevrolet Bolt, la Chevy Malibu-, des économies (2 milliards de dollars en 2015) et des investissements dans les modes de transport du futur dont une alliance stratégique avec Lyft, le rival d'Uber.

La rentabilité a été nettement améliorée en Amérique du nord, où ont été vendus en 2015 quelque 17,5 millions de véhicules en majorité des 4X4 de ville, crossovers et camionnettes à plateau (pickups) aux marges confortables. Un peu plus de 30% des véhicules vendus en 2015 par GM aux Etats-Unis sont des grosses voitures.

Le groupe de Detroit (nord) a d'ailleurs atteint avec plus d'un an d'avance son objectif de 10% de marge opérationnelle en Amérique du Nord où ses pickups des marques GMC et Chevrolet (Colorado et Silverado) sont prisés par les consommateurs.

 

Ford en retrait

Malgré le ralentissement économique en Chine, premier marché automobile au monde (25 millions d'unité écoulées en 2015, +5%), GM reste confiant dans sa capacité à y "améliorer ses marges" et à continuer à croître, malgré un environnement "volatil", selon la PDG du groupe Mary Barra.

La Chine est depuis deux ans le premier marché de GM devant les Etats-Unis. L'an dernier, le groupe y a vendu 3,6 millions de véhicules (+5%), contre 3,1 millions aux Etats-Unis (+5%).

Après seize ans de pertes consécutives, GM espère aussi arrêter l'hémorragie en Europe, grâce aux ventes de la Corsa et de l'Astra et une stabilisation des prix en Europe de l'est.

En 2014, le constructeur américain, qui y est propriétaire des marques Opel/Vauxhall, avait enregistré une perte opérationnelle de 1,4 milliard de dollars et espérait la diminuer pour 2015. Sur les neuf premiers mois de l'année, GM a perdu 515 millions de dollars sur le Vieux Continent, contre 976 millions à la même période en 2014.

Le marché sud-américain, autrefois relais de croissance, va, lui, rester "difficile", en raison du ralentissement économique au Brésil et la dévaluation des monnaies locales, avertit GM.

Le groupe va également soigner ses actionnaires avec une hausse de 6% de son dividende trimestriel, il va leur distribuer 4 milliards de dollars sous la forme de rachat d'actions.

A Wall Street, ces annonces étaient saluées: le titre prenait 2,38% à 31,02 dollars vers 15H45 GMT.

Le tableau est toutefois moins reluisant pour Ford, son principal concurrent aux Etats-Unis, qui a annoncé pour 2016 des résultats en gros similaires à ceux de l'année dernière et se trouvait en conséquence sanctionné en Bourse. Il perdait 2,33% à 12,55 dollars à la même heure.

La marque à l'ovale bleu prévoit toutefois de distribuer un dividende de 15 cents au 1er trimestre assorti d'un dividende exceptionnel de 25 cents.

Cette année, la marge d'exploitation devrait être de l'ordre de 9,5% aux Etats-Unis avec une amélioration des résultats en Europe et dans la région Asie/Pacifique et ceux au Moyen-Orient et en Afrique similaires ou en légère hausse par rapport 2015. Les activités en Amérique du sud devraient elles afficher une plus forte perte que l'an dernier. Sa part de marché mondiale devrait être de 7,3%, en hausse de 0,2 point de pourcentage.

Les liquidités dégagées des opérations devraient être en léger recul par rapport à 2015 en raison d'une hausse des coûts dans les activités automobiles.

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