Baume au coeur d'une entreprise sous les feux de l'actualité pour des dépassements de normes d'émissions polluantes, le groupe au Losange (Renault, Dacia et Samsung Motors) a annoncé lundi avoir écoulé l'année dernière 1,6 million de voitures particulières et utilitaires sur le Vieux continent, en progression de 10,2% par rapport à 2014 pour atteindre 10,1% de part de marché.
Dans le reste du monde, les ventes de Renault ont toutefois reculé de 4,8%, notamment à cause de la déprime persistante des économies en Russie et Amérique latine.
"La surprise a été la croissance du marché européen plus forte que prévu", a commenté le directeur commercial du groupe, Thierry Koskas, lors d'une conférence de presse, en soulignant que l'entreprise y avait réalisé 57% de ses ventes.
Les ventes de la marque Renault ont augmenté de 2,4% au niveau mondial à 2,17 millions de véhicules, les utilitaires étant pour beaucoup dans cette hausse avec 13% de progression. De son côté, Dacia, dix ans après avoir été relancée en visant le segment des véhicules simples et bon marché, réalise 551.000 ventes (+7,7%).
Hors Europe, le groupe dirigé par Carlos Ghosn connaît des situations contrastées.
"Le fait d'avoir une répartition des ventes très diversifiée du point de vue géographique permet au groupe de pouvoir amortir les crises que l'on peut rencontrer, cette année en Amérique du Sud et en Russie", a indiqué à l'AFP Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile, pour qui "c'est plutôt une bonne année pour Renault".
Dans la région "Afrique, Moyen-Orient et Inde", premier marché du groupe hors du Vieux continent avec 360.000 unités, les ventes ont progressé de 16,9% en 2015, avec de bons résultats en Algérie (+8,7%) et au Maroc (+11,5%).
Discussions "très avancées" en Iran
Les ventes en Iran ont également bondi, à 54.000 unités. Alors que les sanctions internationales sont en train d'être levées, M. Koskas a affirmé que "notre ambition est de progresser et de prendre toute notre part dans ce pays". Renault y est "en discussions très avancées avec (ses) partenaires".
Autre bonne nouvelle pour Renault, sa petite voiture low-cost Kwid lancée en septembre 2015 en Inde connaît de bons débuts commerciaux, avec 80.000 commandes.
En revanche, en région "Eurasie", qui comprend notamment la Turquie et la Russie, les ventes sont en chute de 8,6% à 356.000 unités même si Renault se targue de gagner des parts de marché.
Le marché automobile russe a chuté de 35% en 2015 et les ventes de Renault, qui a dit privilégier une "politique de préservation des marges", ont baissé de 38,1%. Mais le groupe a indiqué avoir réalisé un nouveau record de ventes en Turquie (162.000 véhicules).
La région "Amériques" (355.000 unités) subit elle aussi un revers avec des ventes en baisse de 14,8%, la faute aux crises économiques au Brésil, deuxième marché de Renault par pays après la France, et en Argentine.
Dernière zone en volume (116.000 unités), la région Asie-Pacifique voit les ventes du groupe reculer de 12,3%. En Chine en particulier, elles ont chuté de 53,5% à 15.850 unités. Mais M. Koskas a fait valoir que 2015 a constitué "une année de transition" car "nous préparons notre entrée comme constructeur local sur le marché chinois" avec la mise en service de la nouvelle usine de Wuhan le mois prochain.
Pour 2016, Renault vise "une accélération de la croissance de ses ventes mondiales", un "renforcement de la marque Renault en Europe" et une progression des ventes dans toutes ses régions, sans donner d'objectifs chiffrés.
Enfin, alors qu'un dépassement de normes pour les émissions polluantes a été relevé chez Renault et plusieurs marques étrangères par les premiers résultats d'une commission technique indépendante mise en place par le gouvernement, M. Koskas a promis lundi que son entreprise présenterait dans les prochaines semaines un "plan technique" pour tenter d'y remédier, sans plus de détails dans l'immédiat.
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