Renault va rester en Iran

Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a affirmé vendredi que le groupe allait rester en Iran, quitte à adopter "une voilure réduite", malgré le rétablissement par les Etats-Unis de sanctions visant Téhéran.

"On n'abandonnera pas. Même si nous devons réduire la voilure très fortement, eh bien nous resterons avec une voilure réduite parce que nous sommes persuadés que (...) à un moment ce marché rouvrira et le fait d'être resté en Iran nous donnera certainement un avantage", a déclaré M. Ghosn devant les actionnaires, réunis en assemblée générale à Paris.

Washington a annoncé début mai son retrait de l'accord nucléaire iranien et a décidé de rétablir ses sanctions vis-à-vis de Téhéran ainsi que de toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique, leur donnant de 90 à 180 jours pour se retirer du pays.

"Nous n'allons pas abandonner l'Iran, nous aurons un avenir en Iran", a martelé M. Ghosn. "L'Iran ne restera pas au ban des Etats. Cela prendra peut être deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, ce n'est pas grave, à l'échelle de Renault ce n'est rien".

Toutefois, a ajouté le patron du constructeur français, "nous n'allons pas faire ça au détriment des intérêts de Renault, nous veillerons bien à ce que notre présence en Iran ne provoque pas des mesures de rétorsion directes ou indirectes de la part des autorités américaines".

Pour ce faire, une équipe "est en train de travailler sur le dossier", "en contact direct avec l'administration américaine pour savoir ce qui peut être fait et ce qui ne peut pas être fait", a-t-il souligné.

Renault est bien implanté en Iran, avec plus de 160.000 véhicules vendus l'an dernier, soit son huitième marché, derrière le Brésil mais devant le Royaume-Uni. Le groupe a vendu au total 3,76 millions de véhicules dans le monde.

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