Renault va produire des VUL en Chine avec Brilliance

Renault a lancé vendredi une nouvelle coentreprise afin de construire des véhicules utilitaires en Chine, premier marché automobile mondial: le groupe français cherche ainsi à rattraper son retard face à ses concurrents.

Cette "joint-venture" avec le constructeur chinois Brilliance China Automotive matérialise le partenariat conclu en juillet entre les deux entreprises.

Cette coentreprise fabriquera des véhicules utilitaires légers sous les marques Renault, Jinbei et Huasong. L'ambition est de porter la production annuelle à 150.000 unités d'ici à 2022, selon un communiqué commun.

"Nous voyons la Chine comme le plus grand marché automobile mondial, mais aussi comme le lieu où se définissent les tendances du secteur", a déclaré le PDG du constructeur français, Carlos Ghosn, lors d'une conférence de presse organisée à Shenyang (nord-est).

Les groupes automobiles étrangers ne peuvent pas construire des véhicules directement en Chine: ils sont obligés de créer des coentreprises détenues en commun avec des partenaires locaux. La nouvelle joint-venture, appelée "Renault Brilliance Jinbei Automotive", est détenue à 49% par Renault et à 51% par Brilliance.

"Brilliance et le groupe Renault s'unissent pour créer un modèle de développement de classe mondiale pour les véhicules utilitaires. Cela va changer le paysage de ce marché en Chine voire même dans le monde", s'est félicité Qi Yumin, le président du groupe chinois.

Renault possède déjà une coentreprise avec le constructeur chinois Dongfeng pour les véhicules particuliers. Les deux groupes ont également annoncé fin août la création d'une nouvelle joint-venture dans les voitures électriques.

 

Essor de la livraison

L'opération de vendredi marque une nouvelle avancée pour les ambitions du groupe français en Chine, où il compte doubler ses ventes cette année par rapport à 2016, à hauteur de 70.000 unités.

Cela reste une goutte d'eau en comparaison des 25 millions de véhicules vendus l'an passé dans le pays asiatique.

Renault s'est implanté tardivement en Chine, avec l'inauguration début 2016 seulement d'une première usine à Wuhan (centre): lancée en partenariat avec Dongfeng, elle devrait produire à terme 150.000 voitures par an. Par contraste, le groupe français PSA est présent en Chine depuis les années 1980.

La Chine est désormais la priorité du groupe Renault qui veut accroître ses ventes mondiales de 40% d'ici 2022, à plus de 5 millions d'unités par an.

Le marché chinois des utilitaires, qui représente aujourd'hui 3 millions de véhicules par an, "va s'accroître de façon significative", dopé notamment par l'essor du commerce électronique qui va augmenter les besoins de livraisons à domicile, et par l'arrivée de nouvelles normes environnementales plus strictes, a expliqué à l'AFP Ashwani Gupta, directeur Véhicules Utilitaires pour l'alliance Renault-Nissan. "La totalité de nos utilitaires seront aussi proposés en version électrifiée", a-t-il précisé.

Renault n'est pas le premier constructeur étranger à s'intéresser au marché des utilitaires en Chine.

Le fabricant de poids-lourd italo-américain Iveco est associé depuis une décennie à SAIC, le premier groupe automobile chinois. Plus ancienne encore, la coentreprise entre Ford et le local Jiangling Motors propose en Chine la gamme d'utilitaires Transit (fourgonnettes, minibus) du constructeur américain.

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