Renault Trucks: dossier amiante bientôt tranché

Le conseil des prud'hommes de Lyon a renvoyé entre les mains d'un juge départiteur l'affaire qui oppose Renault Trucks à 1.200 de ses salariés ou ex-salariés, qui réclament la reconnaissance de leur "préjudice d'anxiété" pour avoir été exposés à l'amiante, a-t-on appris vendredi auprès de l'avocat des plaignants.

Alors que le conseil des prud'hommes avait indiqué à l'audience du 12 mars qu'il rendrait sa décision le 29 octobre, le renvoi en départage a été pris "en juillet", entraînant la tenue d'une nouvelle audience "au printemps", a précisé à l'AFP l'avocat des plaignants, Me Cédric de Romanet.

Les conseillers prud'homaux n'étant pas parvenus à trancher le litige, l'affaire sera donc réexaminée par un magistrat professionnel.

"Ce n'était pas une grande surprise mais c'est une forme de déception car cela fait perdre du temps et recommencer de zéro", a ajouté l'avocat.

En mars, le conseil des prud'hommes avait examiné les dossiers de 1.208 retraités ou salariés en fin de carrière de Renault Trucks (ex-RVI) à Vénissieux, site classé amiante pour la période 1964-1996. Les plaignants, qui souhaitent faire valoir leur "préjudice d'anxiété", ont réclamé 15.000 euros chacun, soit 18 millions d'euros au total.

L'avocate de Renault Trucks avait contesté "l'exposition au risque dans les autres secteurs" que la fonderie et l'activité car et bus, sur ce site industriel de 79 hectares.

L'Association prévenir et réparer (APER) dit avoir recensé au moins une "vingtaine" de décès liés à l'amiante depuis 2000 et une "quarantaine" de cas reconnus comme maladies professionnelles.

Le site de Vénissieux de Renault Trucks, désormais filiale de Volvo, a été reconnu site amiante par arrêté publié au Journal officiel à l'automne 2016, permettant ainsi aux salariés en poste jusqu'en 1996 d'avoir droit au dispositif de retraite anticipée des travailleurs de l'amiante.

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