Le chiffre d'affaires du groupe français atteint 27 milliards d'euros, (+0,4% sur un an), a indiqué Renault dans un communiqué.
Le bénéfice net, qui avait atteint 2,1 milliards d'euros début 2023, a baissé fortement (-38,22%) à 1,3 milliard d'euros.
Cette chute est notamment due à l'enregistrement d'une moins-value de 440 millions d'euros après la cession de ses actions Nissan, mais aussi à une baisse de 370 millions de la contribution des entreprises associées, que Renault compte expliquer jeudi aux investisseurs.
Le groupe a continué à vendre ses voitures (Renault, Dacia, Alpine) plus cher, mais il est freiné par des taux de change pénalisants en Argentine notamment, ainsi que par d'importants déstockages des concessionnaires.
Réduire les coûts
La marge opérationnelle (soit le ratio entre le résultat d'exploitation et le chiffre d'affaires) atteint pourtant 8,1% (+0,5 point en un an). Renault promettait de dépasser 7,5% sur l'année.
Elle est toujours plus faible que celle de ses rivaux, mais c'est un nouveau record pour le Losange qui s'approche de la moyenne du secteur automobile (8,4% en 2022).
"Nous avons mis en oeuvre les leviers traditionnels d'amélioration de la performance, mais nous avons aussi reconnecté l'entreprise avec l'esprit d'innovation qui a fait son âge d'or", a-t-il déclaré, alors que Renault prépare le lancement en grande pompe de sa R5 électrique.
Le constructeur au losange compte sur ses nouveaux lancements (la R5 et le Scenic électriques, les SUV Symbioz et Rafale) pour accélérer encore au deuxième semestre, a indiqué le directeur financier de Renault, Thierry Piéton, lors d'une conférence de presse.
Les marges sont meilleures sur les voitures plus chères, comme les SUV Austral, Espace et Rafale, mais elles se sont aussi améliorées sur les plus petits Clio et Captur, fabriqués et vendus moins cher qu'avant, mais pour plus de profit, a indiqué M. Piéton.
"Nos efforts pour réduire les coûts et axer notre politique commerciale sur la valeur se reflètent dans notre nouvelle gamme, la meilleure que cette entreprise ait connue en trois décennies", s'est félicité le directeur général du groupe, Luca de Meo.
Thermiques: objectif 2035 "compliqué"
Le groupe a réduit ses coûts auprès de ses fournisseurs et dans ses achats de matières premières. Mais il a augmenté ses dépenses en marketing, notamment en publicité et en évènements pour le lancement de sa nouvelle gamme.
Ses mauvais résultats en Formule 1 ont également limité les rétributions liées à sa participation dans la discipline reine du sport automobile, a précisé M. Piéton.
Le groupe a enregistré des ventes mondiales en volume en légère progression de 1,9% au premier semestre, avec 1.154.700 véhicules vendus, notamment grâce à ses motorisations hybrides.
Les véhicules électriques, de leur côté, restent stables sur un marché européen à la baisse: ces modèles ne représentent encore que près de 12% des ventes de la marque Renault, comme au premier semestre 2023.
Dans ce cadre, l'objectif européen d'interdire complètement la vente de voitures thermiques neuves à l'horizon 2035 sera "compliqué" à tenir, a prévenu Luca de Meo lundi dans Les Echos, réclamant de la "souplesse dans le calendrier".